Émile Magazine

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Edito - La politique au coeur...des Sciences Po

La politique au cœur…

...ce pourrait être le nom de ce site internet, dédié à l’élection présidentielle de 2017, si nous n’avions pas choisi ce clin d’œil à Emile, qui est à la fois le nom du magazine des Sciences Po et surtout celui du fondateur de cette école, Emile Boutmy. Une école que l’on surnomme souvent la « fabrique » des élites. Eh oui, difficile pour Sciences Po de renier cette affinité avec la sphère publique et politique, tant le degré d’intégration de ses anciens élèves y est frappant. Pas moins de cinq présidents de la Vème République (sur sept) sont passés par la rue Saint-Guillaume, de Georges Pompidou à aujourd’hui François Hollande, en passant par François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Les ministres de leurs gouvernements respectifs, les conseillers de ces mêmes ministres, mais aussi les journalistes ou les sondeurs qui font de l’actualité politique leur métier…combien de Sciences Po parmi eux ? Un grand nombre. 

Cette réalité agace certains. Ceux qui dénoncent ce même « moule » dont sont issues les « élites » de notre pays. On les comprend. D’autres, souvent passés eux-mêmes par Sciences Po, voudraient aussi renier aujourd’hui cette parenté de l’école avec la politique, pour mieux coller à un air du temps qui est plus amène pour tout ce qui vient du privé que de la sphère publique. On les comprend moins. Il faut toujours assumer ce que l’on est et d’où l’on vient. Sciences Po, ce fut auparavant cette « Ecole libre des Sciences Politiques » - son nom de baptême – puis, en 1945, l’« Institut d’Etudes Politiques de Paris » : autant de noms qui confirment et réaffirment que la politique est… au cœur du projet de l’école, et qui ont donc donné envie à ceux qui veulent s’y dédier de venir étudier rue Saint-Guillaume. Assumons cela, mais avec humilité. Joann Sfar nous a fait l’honneur d’illustrer cette séquence politique. Son dessin est drôle et pertinent à la fois : remettons Sciences Po (et ses anciens élèves) à sa juste place… voilà ce que ce dessin nous dit, et il a bien raison !