Aurore Bergé, 29 ans, est la femme qui se cache derrière la campagne digitale d’Alain Juppé. Diplômée de Sciences Po en 2009, cette conseillère en communication mène de front une carrière dans le privé et un fort engagement politique.

Le déclic survient un certain 21 avril 2002. Âgée à l’époque de 16 ans, celle qui n’a pas encore le droit de vote choisit la voie du militantisme pour s’exprimer et adhère à l’UMP, l’année de sa création. « C’était une période à la fois douloureuse mais aussi très enthousiasmante puisque ce nouveau parti était la tentative de réunion de l’ensemble des forces de la droite et du centre », se souvient Aurore Bergé. Elle gravit rapidement les échelons. Responsable des jeunes UMP des Yvelines de 2005 à 2008, elle devient ensuite porte-parole du mouvement jeunes au niveau national.

En 2010, la jeune femme se présente pour la première fois à une élection, les régionales, alors perdues par la droite en Île-de-France. En 2012, elle s’engage pleinement dans la campagne présidentielle, au cours de laquelle elle met à profit ses compétences professionnelles en termes de communication digitale et d’événementiel. Tête de liste aux municipales de 2014 à Magny-les-Hameaux (Yvelines), une commune que veut reconquérir la droite, elle est battue par le candidat de la gauche.

En parallèle de son engagement politique, Aurore Bergé poursuit sa carrière dans le secteur privé. Elle est directrice Conseil au sein du groupe Hopscotch et s’occupe de la communication corporate d’entreprises telles que Microsoft France ou Huawei. Une expérience qu’elle met à profit en politique, où la communication digitale est devenue un enjeu de taille.

Nicolas Sarkozy la nomme conseillère numérique pour la transition entre l’UMP et Les Républicains. Aurore Bergé doit moderniser l’image du parti et l’embarquer dans une transition digitale. En 2015, elle fait le choix d’Alain Juppé pour la primaire de la droite et s’occupe tout naturellement de sa communication digitale. La jeune femme pilote donc la prise de parole du candidat sur tous les supports numériques. L’enjeu est de raconter la campagne en ligne en étant maître du « story telling ». Pour ce faire, l’équipe pilotée par Aurore Bergé s’occupe de faire de la veille, de riposter en cas d’attaque d’Alain Juppé sur les réseaux sociaux, mais aussi de créer des contenus (vidéos ou infographies) et de générer de l’interaction avec les internautes, potentiels électeurs.

Son investissement pour le maire de Bordeaux, elle le justifie par le caractère de l’homme politique et l’image qu’il renvoie : « Dans la période actuelle, nous avons besoin de quelqu’un qui a le sang-froid nécessaire, l’expérience, la légitimité et l’autorité pour être chef de l’État. » Celle qui était en désaccord avec la ligne du parti concernant le mariage pour tous apprécie également chez Alain Juppé « un vrai côté libéral assumé sur les questions économiques mais aussi sur les questions de société ».

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