Émile Magazine

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Portrait - Lucas Rochette-Berlon, le jeune écolo

Du haut de ses 19 ans, Lucas a déjà une riche expérience d’activiste, engagé dans plusieurs associations, organisateur de manifestations, instigateur d’une monnaie locale à Paris… Son engagement dans la campagne présidentielle s’effectue via Les Jeunes Écologistes, association proche d’EELV mais qui garde une certaine autonomie. D’ailleurs, pour la présidentielle de 2017, sa participation n’était pas courue d’avance. « Les Jeunes Écologistes développent une forte critique de la Ve République et du présidentialisme ; ces derniers mois, nous avons donc beaucoup débattu pour savoir si on participait à la campagne », relate Lucas. Toutefois, l’élection présidentielle permet de porter le discours écologiste dans le débat public, au moment où de nombreux Français s’intéressent à la politique. « Mais on soutient des idées, avant de défendre un candidat », tient à préciser l’étudiant. « On ne va pas devenir ‘’Les Jeunes avec Jadot’’ ». Les modes d’action se veulent d’ailleurs légèrement décalés, avec l’idée de se diriger vers de la désobéissance civile. « Pendant la COP21, par exemple, on avait participé à des réquisitions de chaises de banques qui possèdent des filiales dans les paradis fiscaux, en portant comme message que l’on rendra les chaises lorsque les banques rendront les milliards cachés au Panama. »

Lucas, aujourd’hui étudiant en deuxième année à Sciences Po, a effectué ses premières actions politiques quand il était au lycée, en s’engageant à l’Union nationale lycéenne, et en participant à des manifestations. Au moment des élections européennes de 2014, il a contribué à l’organisation de marches citoyennes contre le FN, et s’est engagé, un temps, au sein des Jeunes européens. Puis, c'est lors de l'organisation de la Marche mondiale pour le climat 2014, dont il était coordinateur national, qu’il rencontre les Jeunes Écologistes. « J’ai eu le sentiment d’avoir enfin trouvé le groupe qui correspondait à mes idées », précise-t-il. Pour la présidentielle de 2017, l’association a choisi de porter 17 propositions, qui ont été soumises à EELV via la plate-forme citoyenne projet-ecologie.fr. En plus des positions écologistes classiques, Lucas cite plusieurs mesures qui lui tiennent à cœur : la réduction de la consommation de produits issus de l'exploitation animale, des positions féministes sur l’égalité salariale, la réduction du temps de travail aux 32 heures, la lutte contre la publicité dans les espaces publics et l’obligation à toutes les collectivités locales d’accueillir des migrant(e)s. « La planète Terre et le climat sont attaqués et détruits par un système qui s’appelle le capitalisme. » L’écologie politique porte donc un nouveau projet de société, selon le jeune homme. « On considère que les individus ne pourront pas changer de mode de consommation et de comportement tant qu’ils sont contraints économiquement. » D’où l’idée de réduire le temps de travail ou encore d’instaurer un revenu universel. Pour Lucas, il est indispensable d’allier la réflexion et le militantisme politique à l’action directe locale. C’est la raison pour laquelle il a choisi de lancer le projet d’une monnaie locale à Paris, qui sera en phase d’expérimentation à l’automne 2017. « Le slogan de l’association, qui est aussi mon crédo c’est “penser global, agir local” », conclut-il.