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Portrait - Edouard Philippe, un Sciences Po à Matignon

Le nom du nouveau Premier ministre a été annoncé lundi 15 mai, au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron. Le choix du nouveau président s'est porté sur Edouard Philippe, député-maire LR du Havre, diplômé de Sciences Po en 1992. 

Edouard Philippe, nouveau Premier ministre (Crédits AFP) 

Né à Rouen en 1970, Edouard Philippe (promo 92, Service public) parle de son passage à Sciences Po comme « trois années de rêve », pendant lesquelles il découvre autant les joies de la capitale qu’il se passionne pour l’étude du droit. Il intègre ensuite l’ENA (promotion Marc Bloch, 1996) et choisit à sa sortie de rejoindre le Conseil d’Etat, où il exerce le droit public à haute dose.

Pourtant, quelques années plus tard, le jeune homme souhaite passer à l’action et s’engager en politique. Edouard Philippe, qui avait milité pour Michel Rocard pendant ses années à Sciences Po, puis rendu sa carte du PS après l’éviction de ce dernier, fait en 2001 la rencontre d’Antoine Rufenacht, le maire du Havre, qui lui propose de figurer sur sa liste pour les prochaines municipales. Fraîchement élu, il est nommé adjoint au maire chargé des affaires juridiques.

En 2002, il se présente aux législatives dans une circonscription de la Seine-Maritime. Parallèlement, Alain Juppé lui propose de participer à la fondation de l’UMP : il en devient, jusqu’en 2004, Directeur général des services.

S’il poursuit sa voie en politique (conseiller régional de la Haute-Normandie et membre du cabinet d’Alain Juppé au ministère de l’Ecologie), Edouard Philippe s’engage aussi dans le privé : il exerce comme avocat, puis rejoint Areva en 2007 en tant que Directeur des Affaires Publiques.

Il quitte ce poste lorsqu’il est élu, en 2010, maire du Havre par le Conseil municipal, suite à la démission de son mentor Antoine Rufenacht. Toujours à la tête de la ville après sa réélection en 2014, Edouard Philippe fait partie de l’équipe de campagne d’Alain Juppé, son autre père en politique, pour la primaire des Républicains. Présent par la suite dans l’équipe de François Fillon pour la présidentielle, il la quitte au moment où le « Penelope Gate » éclate.

Peu connu du grand public, Edouard Philippe est volontiers décrit par ses camarades énarques comme un homme de synthèse. Cela se traduit autant dans son évolution en politique que dans son parcours professionnel, fait d’allers-retours entre le privé et le public. Si l’on ajoute à cela sa jeunesse, son expérience d’élu local et les nombreuses relations qu’il a conservées à gauche comme à droite, on comprend pourquoi Emmanuel Macron, porté par une dynamique de rassemblement, l’a choisi pour diriger le gouvernement.

Par Paul François