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Remaniement - "Macron s'enlève trois épines du pied"

Jean Garrigues, professeur d'histoire à Sciences Po et à l'université d'Orléans, livre son analyse du premier remaniement du gouvernement Philippe. Ce spécialiste d'histoire politique contemporaine explique dans une interview publiée dans La Tribune de Genève que "le départ des trois ministres MoDem se lit comme l’illustration du climat moralisateur d’aujourd’hui". 

Remaniement, affaires… Peut-on qualifier ce début de quinquennat de Macron de faux départ?

Non. Au contraire, on ne peut que constater la gestion intelligente d’Emmanuel Macron alors que surgissent des événements. Il a bien compris le climat d’intransigeance éthique qui traverse la société française. Il saisit l’opportunité de remanier son gouvernement et s’enlève trois épines du pied avec les trois ministres Modem, soupçonnés par la justice de financement douteux de leur parti.

François Bayrou a-t-il été contraint de suivre le mouvement des autres ministres MoDem?

J’ai été surpris qu’il annonce sa démission ce matin. Je pensais qu’il resterait jusqu’au vote de la loi de moralisation qui était, paradoxalement, son grand combat. Mais il y a une logique à son départ: il a perdu la légitimité nécessaire pour faire aboutir cette loi. Lui aussi a senti le climat de l’époque. De manière générale, on voit bien que la priorité est de redonner de la légitimité à la classe politique française.

Le cas de Richard Ferrand exfiltré vers le parlement est pourtant aussi contestable!

Effectivement, le départ des trois ministres MoDem se lit comme l’illustration du climat moralisateur d’aujourd’hui. Par contre, le transfert de Richard Ferrand vers un poste clé de l’assemblée (ndlr: chef du groupe La République en marche au parlement) est contestable. Cela ressemble à la vieille manipulation, aux anciennes mœurs que le renouveau Macron était supposé changer.

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