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Covid-19 : quelle évolution de l'épidémie dans les Pays de la Loire ?

Aux quatre coins de la France, la crise sanitaire et économique n’est pas forcément vécue de la même manière. La région des Pays de la Loire, qui a été relativement épargnée au début de l’épidémie, a ensuite connu une circulation très active du virus à partir du 25 mars. Quelle est la situation aujourd’hui ? Comment la solidarité s’organise-t-elle dans la région ? Caroline Mairesse, membre du Bureau de la section régionale Ouest-Atlantique de Sciences Po Alumni, répond à nos questions.

Pornic, Pays de la Loire (Crédits : Piqsels)

Quand les premiers cas de Covid-19 sont-ils apparus dans la région des Pays de la Loire ? Et quel est le stade d'avancée de l'épidémie à l'heure actuelle ?

Au 2 mars, 5 cas étaient confirmés dans les Pays de la Loire. Jusqu’au 23 mars, l’ARS présentait la région encore comme parmi les régions où l’incidence cumulée était parmi la plus basse de France métropolitaine. Autour du  25 mars, la circulation du virus est devenue très active dans la région : les Pays de la Loire ont quasiment atteint le seuil épidémique (10 cas pour 100 000), soit 9,80. 

Au 12 avril, les chiffres de l’ARS pour les Pays de la Loire donnaient 2 117 cas Covid-19 confirmés, 810 hospitalisations en cours dont 167 patients en réanimation, avec un âge moyen de 62 ans. On dénombrait également 703 retours à domicile, ainsi que 182 décès à l’hôpital, avec un âge moyen de 82 ans.

En fin de semaine dernière, Santé publique France évoquait des tendances favorables depuis le début de l’épidémie de coronavirus, une « stabilisation globale », en Pays de la Loire : quatre décès dans les hôpitaux de la région et un dans les établissements de santé, Ehpad et structures accueillant des handicapés.

La région est-elle bien équipée pour faire face à l'épidémie ? Quelles sont les principales difficultés rencontrées ? 

La région comprend deux hôpitaux de premier niveau : les CHU de Nantes et d’Angers. Les infrastructures de la région et l’avancée de l’épidémie permettent d’accueillir des malades de régions plus touchées : à ce jour 34 malades d’Île-de-France et 10 du Grand-Est.

Les autorités locales ont-elles pris des mesures particulières pour faire face à cette crise sanitaire ?

Le 19 mars, le préfet de la région a pris un arrêté qui interdit notamment l’accès aux plages et la circulation à pied et à vélo sur le front de mer.

En Vendée, département très touristique, à l’approche des vacances de Pâques, le maire des Sables-d’Olonnes  a signé deux arrêtés visant à interdire « toute nouvelle occupation de résidences secondaires », et pour rendre impossible « les locations d’hébergement touristique ou de courte durée ». La préfecture de Vendée a publié un arrêté limitant les conditions d’accès à l’Île d’Yeu. 

Les Sables-d’Olonne, où le maire a signé des arrêtés interdisant les nouvelles occupations de résidences secondaires et les locations d’hébergement touristique de courte durée. (Crédits : Florian Pépellin)

Au-delà de ces mesures d’interdiction, les collectivités locales prennent également des mesures pour aider les plus fragiles, et nourrir les liens de solidarité. En ce sens, il existe un partage d’initiatives et de solutions d’entraide via le groupe Facebook Nantes Entraide créé et animé par la Ville de Nantes ou encore, dans le contexte de fermeture du marché, à Vertou : un groupe Facebook pour mettre en lien les commerçants des marchés de la ville et les consommateurs.

La Région a annoncé la mobilisation de 56 millions d’euros pour soutenir les entreprises et associations. On a décompté plus de 324 362 salariés placés en chômage partiel dans la région Pays de la Loire (pour 1,1 millions de salariés).

Existe-il des initiatives citoyennes dans les Pays de la Loire dans ce contexte de crise sanitaire ?

Créée à l’initiative de la Jeune chambre économique de Nantes Métropole sud Loire, une carte interactive et mise à jour en continu est accessible sur le site Solidarissime qui permet de trouver les commerçants nantais ouverts, et qui font de la vente à domicile. Cette initiative a pour objectif de valoriser les commerces de proximité afin de les aider à maintenir leur activité.

De Saint-Nazaire aux Sables d’Olonne en passant par Nantes et La Roche-sur-Yon, les entrepreneurs s’organisent pour trouver imprimantes 3D et matériaux afin de se lancer dans la conception de visières de protection pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Depuis samedi 28 mars, l’Université de Nantes, et l’industriel nantais Armor conçoivent et fabriquent des visières de protection fournies au personnel soignant du CHU de Nantes .

À Saint-Nazaire, les makers se sont mobilisés depuis plus d’une semaine. Le but : réaliser et distribuer des visières en impression 3D aux soignants. La coordination des makers se fait via le BlueLab, le fablab de Saint-Nazaire. Le mode d’emploi des visières en open-source est partagé en ligne. Le réseau mobilise 90 makers autour de Saint-Nazaire qui, ensemble, ont réalisé le mardi 31 mars plus de 3 000 visières de protection, livrées aux soignants

La mobilisation devient nationale quand le tutoriel créé par le maker nazairien est repris sur le site créé pour l’occasion.