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Morgan Philips : Dénicher les meilleurs talents africains grâce à une approche globalisée

Faire revenir les compétences en Afrique, tel est l’un des défis majeurs du cabinet de recrutement Morgan Philips. Raphaël Reclus, son directeur général France, Moyen-Orient et Afrique, nous parle de la chasse aux meilleurs talents de la diaspora africaine capables de bâtir l’Afrique de demain.

Comment votre cabinet en est-il arrivé à se spécialiser dans les « repats » ?

Depuis quelques années, on sent un dynamisme extrêmement fort en Afrique. Tout reste à faire, mais il y règne une énergie folle. La révolution 4.0, c’est là-bas que ça se passe ! Mais les talents locaux manquent pour accompagner cette effervescence. Beaucoup des meilleurs cerveaux africains préfèrent partir étudier et travailler à l’étranger. Or, l’Afrique a besoin d’eux si elle veut passer à la vitesse supérieure. À nous de dénicher les meilleurs experts parmi la diaspora africaine !

Comment vous y prenez-vous ?

Nous approchons la chasse de façon internationale. Il y a de grandes chances pour que le candidat idéal pour un poste au Maroc ne se trouve pas au Maroc. Présents dans 22 pays dans le monde, nous sommes à même de trouver les meilleurs profils pour chaque demande. Un client cherche un directeur général d’exploitation de maïs ? Nous lui fournissons une liste exhaustive des meilleurs profils dans le monde, grâce à une base de données riche de 700 000 personnes, mise à jour tous les ans. Cet outil unique est accessible par tous nos chasseurs de têtes, quel que soit leur pays d’implantation. La plupart de nos concurrents ont des bases de données par pays et ne profitent donc pas de cette vision mondiale.

Faites-vous aussi appel à l’intelligence artificielle pour trouver les perles rares ?

Pas vraiment. Notre point fort, ce sont nos plateformes de sourcing sur trois fuseaux horaires et six langues à l’île Maurice, aux Philippines et au Mexique. CVthèques, rapports annuels, LinkedIn… tout y est analysé pour cartographier chaque secteur. À la clé : une photographie actualisée des meilleurs talents internationaux et de la diaspora. Par ailleurs, chacun de nos 500 consultants compte dans son réseau LinkedIn entre 10 000 et 20 000 contacts. Cela fait des millions de vues à chaque fois qu’une annonce d’emploi est partagée par ce biais… Depuis la création de Morgan Philips, en 2013, nous avons une approche « monde  », alors que l’univers du headhunting est généralement très local et artisanal.

Qu’est-ce qui motive les talents africains que vous dénichez à revenir en Afrique ?

Le fait de participer au développement de leur pays. Cette motivation est bien plus importante que la rémunération, même si nous nous battons pour que les repats soient rémunérés autant que les expatriés. On observe une grande fluidité des compétences entre les pays africains, bien plus qu’en Europe ! C’est un marché très mobile, avec beaucoup d’opportunités et peu de talents disponibles sur place.

Quels sont les pays où vous intervenez le plus ?

Le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, l’Égypte, l’Angola et le Kenya, mais aussi l’Arabie saoudite, Dubaï et l’océan Indien. Nos clients viennent du monde entier, ils sont européens, américains, chinois, indonésiens… Mais nous intervenons aussi pour le compte d’entrepreneurs locaux qui utilisent des licences de marques internationales et font produire localement.

Quels sont les profils les plus recherchés ?

La finance, la logistique, les infrastructures, les produits de grande consommation et l’industrie sont les expertises les plus demandées, sans oublier la gouvernance environnementale et sociétale (ESG). L’impact environnemental, social et éthique est au centre de tous les projets d’investissement sur lesquels nous intervenons en Afrique, que ce soit pour la construction d’un barrage, d’un aéroport ou d’une autoroute. Trouver des compétences locales ou issues de la diaspora participe à cette volonté de gouvernance environnementale et sociétale.

Quel est le lien entre Morgan Philips et Sciences Po Paris ?

Tous les ans, nous décernons le prix du DRH de l’année en partenariat avec Sciences Po Executive Education [la formation continue de l’école, NDLR], Le Figaro et Cadremploi. 


Morgan Philips : les chiffres clés

  • 500 consultants

  • 700 000 profils d’experts répertoriés

  • Présent dans 22 pays 

  • Dans le top 5 des cabinets de recrutement executive en Afrique Middle East


Ce publi-reportage a initialement été publié dans le numéro 25 d’Émile, paru en juin 2022.