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La protection des données personnelles, un enjeu majeur du digital banking

Insuffler à une équipe la dynamique nécessaire pour résoudre les cas les plus pointus en matière de digital banking et de protection des données personnelles, c’est l’atout majeur de Samira Afzali (promo 03), responsable du département Strategy, Digital and Innovations de la Wells Fargo Bank. 

Deux mots sur votre expérience professionnelle ?

J’ai plus de 20 ans d’expérience dans la gestion de projets aux risques et enjeux majeurs. J’ai commencé dans une ONG new-yorkaise affiliée aux Nations unies. Ma première incursion dans le monde du travail fut de conduire des projets pour des organisations de jeunesse dans le cadre des « Objectifs du Millénaire pour le Développement »(1).  C’est là que j’ai réalisé que j’avais un sens aigu du management et une juste évaluation des risques. Ma spécialisation en droit de l’immigration m’a permis de m’impliquer dans des cas concernant des étudiants et citoyens iraniens aux USA confrontés à des sanctions infligées par nombre d’institutions financières américaines. Ce qui m’a valu une reconnaissance internationale auprès des médias dans ce domaine d’expertise. J’ai ensuite opté pour le monde de la finance et intégré la Wells Fargo Bank pour rapidement gravir les échelons dans les domaines de conformité et de gestion des risques. Mon rôle actuel se focalise sur les services financiers qui s’appuient sur les nouvelles technologies numériques, tels que les transferts électroniques de paiement, la protection des données personnelles, les méthodes de gestion des risques de comptes confiés à des tiers.


Compétences :

  • Négocier des projets 
aux enjeux majeurs. 

  • Interpréter les lois, réglementations et politiques d’entreprise et les appliquer à des cas concrets actuels.

  • Mener à bien des
 projets d’envergure auprès des organes de réglementation et chefs d’entreprise. 

  • Identifier les risques 
et les mettre en conformité avec la loi.

  • Inspirer les collaborateurs et partenaires pour une efficacité renforcée.


Pouvez-vous nous en dire plus sur votre domaine d’expertise : la protection des données personnelles et le digital banking ?

Aujourd’hui, les transactions bancaires consistent le plus souvent à cliquer sur un téléphone, un iPad ou un ordinateur. La pandémie n’a fait qu’accélérer ce phénomène. Les banques ont alors travaillé sur l’optimisation de solutions digitales pour satisfaire leurs clients. C’est une branche qui s’est considérablement développée. À la Wells Fargo Bank, nous devons nous conformer à des réglementations nationales, fédérales et internationales spécifiques. Le client n’est pas juste un consommateur, mais un individu dont les droits doivent être protégés. Mon travail consiste à faire en sorte que tous les produits bancaires que nous proposons prennent en compte ces différents paramètres, d’en évaluer les risques et de s’assurer qu’ils soient en conformité. Tout cela a un coût et ma mission est de convaincre que ce coût est nécessaire et essentiel pour protéger l’institution financière que je défends, sujette à une surveillance rapprochée du Département américain du Trésor, du Bureau de protection financière des consommateurs ou encore d’autres institutions qui font autorité. J’opère un peu comme dans un jeu d’échecs, où la stratégie est tout aussi importante que la compréhension des lois et réglementations en vigueur.

Qu’est-ce que Sciences Po vous a apporté ?

La philosophie, les sciences politiques sous la Ve République, une vue d’ensemble de l’Union européenne comme force politique, économique et sociale, tout cela m’a permis de mieux appréhender et évaluer les risques opérationnels reconnus en matière de protection des données personnelles auxquels une banque comme la Wells Fargo est confrontée. Sans cet apport, je n’aurais pas eu une vision aussi claire des enjeux à relever. Les mœurs d’une société dictent son comportement éthique. 
Il en est de même de toute institution. C’est la leçon que j’ai retenue de mes années à Sciences Po. 

Qu’est-ce qu’un bon manager selon vous ? 

Comme dans le sport, un travail collectif peut l’emporter sur l’effort individuel. Un vrai leader sait révéler le potentiel de ses équipes sur lequel il s’appuie pour en extraire le meilleur. Ma force est de savoir transmettre à mes équipes les valeurs inscrites dans chacune des missions que nous partageons, ces missions se voient alors récompensées de bien meilleurs résultats.

1. « Millennium Development Goals » : programme de huit objectifs pour améliorer la société, adopté en septembre 2000.

Ce publi-reportage a initialement été publié dans le numéro 25 d’Émile, paru en juin 2022.