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Arancha González Laya, nouvelle doyenne de l'École d'affaires internationales : "Nous travaillons activement à l'ouverture d'un master en technologie et ordre global"

Économiste espagnole, ancienne ministre des Affaires étrangères, la doyenne de l’École des affaires internationales (PSIA) de Sciences Po connaît bien les arcanes des instances internationales. Elle souhaite moderniser PSIA pour l’adapter aux nouveaux enjeux tels que la transition écologique et les nouvelles technologies.

Par Laure Sabatier

Arancha González Laya. Crédits : Sciences Po

Arancha González Laya a été nommée, en février dernier, à la tête de l’École publique d’affaires internationales de Sciences Po. Diplômée de l’Université Carlos III, à Madrid, cette ancienne ministre entame sa carrière dans le conseil juridique avant de se consacrer aux relations internationales. Habile négociatrice, elle acquiert une importante expertise en matière économique et commerciale à différentes échelles. 

Pour la Commission européenne, d’abord, elle s’investit dans la négociation d’accords bilatéraux, notamment avec l’Iran et les Balkans, avant de passer, en 2005, à l’échelle multilatérale en tant que directrice de cabinet de Pascal Lamy, alors directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Arancha González Laya se voit par la suite confier la direction du Centre du commerce international, où elle s’engage notamment en faveur du développement de l’entrepreneuriat féminin. En janvier 2020, elle intègre le gouvernement espagnol de coalition de gauche formé par Pedro Sánchez, qui lui confie le ministère des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération. Lorsque Mathias Vicherat lui propose de prendre la tête de PSIA, cette fille d’enseignants, qui a été professeure à plusieurs reprises, décide de se consacrer à l’éducation. 

« J’ai passé toute ma vie dans les relations internationales, mais toujours dans une perspective verticale. Être directrice de PSIA est une occasion rêvée de faire dans l’horizontal en formant les décideurs de demain », se réjouit Arancha González Laya, qui fait de la transition écologique et des nouvelles technologies ses priorités : « Nous travaillons activement à l’ouverture d’un master en technologie et ordre global, afin de répondre aux nouveaux défis que posent l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore la numérisation du travail. » 

Enseigner l’art de la négociation

La nouvelle doyenne souhaite aussi intensifier la recherche et l’enseignement relatifs à l’égalité entre les femmes et les hommes et approfondir le dialogue entre Sciences Po et la communauté européenne en matière de relations internationales.  

L’ancienne ministre entend par ailleurs transmettre aux étudiants ses compétences et les inciter à mettre l’humain au cœur de leurs pratiques : « Le recours à l’empathie, la capacité à créer un plan et la nécessité de bien s’entourer pour le concrétiser sont les trois compétences essentielles à la réussite d’une négociation. »

Alors qu’elle a pris ses fonctions en pleine crise ukrainienne, Arancha González Laya est consciente de la gravité des enjeux qui attendent les futurs dirigeants. Celle qui se range « du côté de ceux qui voient le verre plein » croit résolument en la force des relations internationales à « changer les choses et à façonner le monde » et en la capacité des étudiants de Sciences Po à s’y inscrire. « Depuis mon arrivée à PSIA, j’ai fait la connaissance d’une génération de jeunes gens très engagés et désireux d’être force de changement. La diversité de l’école crée un environnement qui leur permet à tous d’atteindre leurs objectifs. C’est une nouvelle aventure très enrichissante qui commence pour moi. » 

Cet article a été initialement publié dans le numéro 25 d’Émile magazine publié en juin 2022.