Les besoins des entreprises en matière d’alternance et de formation professionnelle sont aujourd’hui confiés à 11 opérateurs de compétences, dont l’OPCO des Entreprises de proximité (OPCO EP). Adil Jabri, son directeur général adjoint, présente les missions de l’organisme, au plus près de ces entreprises.

Les chiffres clés

• 53 branches professionnelles

• 400 000 entreprises

• 3 millions de salariés

• 95 implantations locales en métropole et outre-mer

• 1 100 collaborateurs

• 2 000 représentants paritaires

Quel est le rôle de l’OPCO EP ?

L’OPCO EP intervient sur un champ réglementé couvrant 53 branches professionnelles : entreprises de proximité, artisanat, professions libérales, services de proximité… Les missions majeures des OPCO, organismes paritaires privés agréés par l’État, consistent à financer les contrats d’alternance et les besoins de formation des entreprises dont les TPME, accompagner les branches dans leurs projets emploi/formation et assurer un service de conseil et d’information aux entreprises facilitant l’accès de leurs salariés à la formation professionnelle. Depuis la loi « climat et résilience », les OPCO informent et aident les branches et les entreprises sur leurs besoins en compétences pour la transition écologique.

Comment OPCO EP procède-t-il pour les sensibiliser aux enjeux de la formation professionnelle ?

L’OPCO EP intervient auprès des entreprises de proximité, souvent de petite taille, non dotées d’un service RH/formation. Cette mission d’information et d’accompagnement est cruciale. Nous mobilisons plusieurs canaux de sensibilisation : outils numériques, centres d’appels. OPCO EP assure aussi un service de proximité sur l’ensemble du territoire national, y compris les DROM (plus de 90 sites). Améliorer l’information et l’accès des salariés à la formation professionnelle est un défi structurant pour OPCO EP.

Et pour ces petites entreprises, quels sont les besoins spécifiques en termes de compétences ?

Cette question est très difficile, vu la diversité des métiers du périmètre de l’OPCO EP (artisanat, professions libérales, professions réglementées, services de proximité). On peut distinguer des compétences propres à chaque métier : d’ordre technique (coiffeurs, vétérinaires, bouchers…), d’ordre réglementaire (huissiers, notaires, experts automobile…) et transverses (management, techniques de vente...). Plus la taille de l’entreprise est modeste, plus le rôle d’accompagnement pour identifier les besoins et faire évoluer les pratiques professionnelles est capital. À ces besoins de compétences propres à chaque métier, il faut ajouter les tendances d’évolution de pratiques professionnelles structurelles : mutations digitales, exigence écologique, attractivité des métiers et guerre des talents. Ces tendances varient en fonction des métiers et des territoires.

En tant qu’expert de la formation professionnelle, quel est le défi majeur à venir ? 

Le rythme d’accélération des mutations économiques, techniques et écologiques. L’impact de ces mutations sur le travail, et donc sur les compétences professionnelles, est immédiat. D’un temps long pour trouver des solutions et les déployer, on passe à une durée de vie d’une adaptation/solution très limitée. Le défi majeur est que l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle – pouvoirs publics, branches professionnelles, entreprises, régions, OPCO – fassent émerger un cadre d’intervention permettant d’identifier des solutions et de les déployer très rapidement. Un bon exemple, la crise sanitaire : l’ensemble des acteurs a démontré sa capacité à s’adapter en un temps court et à déployer des solutions en un délai record (plan de relance, aide exceptionnelle en faveur de l’alternance, parcours de formation adaptée au télétravail). La pérennité des métiers et des compétences professionnelles dépendra largement de notre capacité d’adaptation aux mutations actuelles et à venir. Vrai défi collectif.

En quoi votre formation à Sciences Po a-t-elle nourri votre carrière ?

Par l’esprit de synthèse, la curiosité intellectuelle, la clarté dans l’argumentation, la capacité d’évoluer dans des secteurs d’activité variés, une aisance pour évoluer dans des organismes paritaires tels qu’OPCO EP. La formation à Sciences Po impacte les parcours professionnels de ses diplômés en fonction des trajectoires, des sensibilités professionnelles et des opportunités saisies, mais quelques marqueurs forts caractérisent les diplômés de la rue Saint-Guillaume.

Que peut offrir l’OPCO EP à un jeune diplômé de Sciences Po ?

L’occasion d’intervenir dans un domaine d’activité (formation professionnelle) d’intérêt général. OPCO EP peut offrir à un jeune diplômé un métier porteur de sens et a besoin de jeunes diplômés aux compétences reconnues. Ceux-ci sauront évoluer aisément dans l’organisme paritaire OPCO EP, challengés selon les réformes à venir, utiles pour apporter des solutions aux entreprises et aux branches professionnelles relevant les défis des mutations économiques, techniques et écologiques. 

Publi-reportage initialement publié dans la rubrique “Trajectoires” du numéro 27 d’Émile, paru en février 2023.