Une idée pour la France - Aligner les minima sociaux sur le seuil de pauvreté
Par Camille Dorival (promo 02), présidente-directrice générale d’Alternatives Economiques
La France est minée par son taux de pauvreté. 8,5 millions de personnes – près de 14 % de nos concitoyens – vivaient, en 2012, sous le taux de pauvreté à 60 % du revenu médian, c’est-à-dire avec moins de 987 euros par mois pour une personne seule. Parmi ces personnes, 3,6 millions d’individus sont aujourd’hui condamnés à vivre avec les minima sociaux. Le principal d’entre eux, le revenu de solidarité active (RSA) socle, atteint un montant maximal de 514 euros pour une personne seule. Sont déduits de la somme perçue les autres revenus dont l’allocataire pourrait bénéficier : petits revenus du travail, aide au logement, prestations familiales…
514 euros par mois : à peine la moitié du seuil de pauvreté. Peut-on imaginer vivre décemment avec un tel montant, dans un contexte où le prix des logements, notamment, explose ? Conformément au pacte social né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le devoir de notre État-providence est de faire en sorte que personne, en France, ne puisse vivre dans la misère. Au-delà de la lutte contre le chômage, indispensable pour lutter contre la pauvreté, il est donc urgent de relever le montant des minima sociaux, en l’alignant sur le seuil de pauvreté. Cela ne coûtera pas si cher aux pouvoirs publics, au vu du coût actuel des minima sociaux. Et la cohésion de notre société en dépend.
Cette proposition est extraite du livre 140 idées pour la France (éditions Temporis, 2015). Cliquez ici pour en savoir plus.
Crédit illustration : Boll - 140 idées pour la France