D'un mot - Sport
Gaspard Gantzer (promo 01), vient tout juste de publier un ouvrage au titre évocateur La politique est un sport de combat. Et ce passionné de sport en sait quelque chose… Ancien conseiller en communication de François Hollande, il s’est retrouvé projeté au cœur de la mêlée et a dû affronter multiples adversaires.
Sport - Définition
1) Activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, dont la pratique suppose un entraînement méthodique et le respect de certaines règles.
2) Familier : Toute activité nécessitant à la fois du savoir-faire et une particulière attention à ce que fait le partenaire
(source : Petit Robert et Larousse)
Un ballon ovale, c’est la première chose qui me revient à l’esprit quand je pense à la rue Saint-Guillaume, où j’ai passé plus de temps sur les terrains de rugby que dans les bibliothèques. Je n’étais pas le plus le costaud mais, petit demi de mêlée, je me battais avec cœur pour bien passer le ballon aux stars de l’équipe.
J’ai eu l’ENA grâce au rugby. Admissible par surprise, j’avais tout misé sur le sport pour être reçu. Le sport, ce n’est pas le point fort des candidats au concours, meilleurs en jus de crâne qu’en course à pieds. C’était la seule épreuve que je pouvais majorer. Le jour J, le passage dans les vestiaires m’avait rassuré : les aspirants hauts fonctionnaires n’avaient pas des physiques de culturistes.
La matinée se finissait par un 1 500 mètres. J’avais tout donné avant de m’écrouler la ligne franchie. Quand j’ai relevé la tête, une main était tendue vers moi. Celle d’un gars à peine plus âgé que moi, qui m’a dit, dévoilant ses dents du bonheur : « T’as assuré. Un point en sport, c’est une place au classement. Tu vas intégrer. » C’était Emmanuel Macron. Quelques jours plus tard, nous étions tous les deux admis. Moi, beaucoup grâce au sport, lui grâce au reste !
Nous nous sommes retrouvés dix ans après pour pratiquer un tout autre sport. Adieu le rugby et le demi-fond, bonjour l’Ultimate fighting ! A l’Élysée, j’ai vite compris que la politique est un sport de combat, où tous les coups sont permis. Trahisons, reniements, calomnies, les coups bas se sont multipliés. Pendant que le Président encaissait les crochets de la gauche et les directs de la droite, Emmanuel esquivait les coups. Quand Hollande décida de jeter l’éponge, il saisit l’ouverture et mit K.O. tous ses rivaux. En mai, il était élu, montrant qu’en sport comme en politique, on peut conquérir un titre très jeune. Cependant, tous les lecteurs de L’Équipe vous le diront, pour devenir un grand champion, une seule victoire ne suffit pas. C’est en réussissant dans la durée qu’on entre au Panthéon !