Carnets de campagne 2022 : Aurore Pageaud veut redonner un souffle au PS
Immersion au sein de la campagne présidentielle. Émile vous emmène à la rencontre d’élèves et d’anciens de Sciences Po – jeunes militants, conseillers politiques ou élus de la République – engagés aux côtés des candidats à l’Élysée.
Par Selma Chougar
L’engagement de cette jeune militante pour le Parti socialiste est venu très tôt. Trop tôt ? « Je m’en souviens encore, j’avais 15 ans, j’étais allée toquer à la porte du Mouvement des jeunes socialistes, rue de Solférino, en leur demandant si je pouvais les rejoindre. Ils avaient tous 25 ans, j’étais très intimidée », raconte l’étudiante parisienne, aujourd’hui âgée de 21 ans. Au lycée, avant même de rejoindre le Parti socialiste, Aurore Pageaud s’engageait déjà pour défendre les causes qui lui tenaient à cœur : « Je n’avais pas encore d’ancrage dans un parti, mais je savais que j’étais de gauche et je me suis engagée dans plusieurs manifestations, notamment contre la loi Travail », explique-t-elle.
C’est en entrant à Sciences Po, en 2018, qu’elle concrétise son engagement, en intégrant la section Jean Zay du PS, sur le campus de Paris. « Même si on sortait des années Hollande à ce moment-là et qu’on venait de perdre la présidentielle, j’ai décidé de rejoindre la section qui rejoignait mes idéaux », affirme-t-elle, avant d’insister : « Le PS me paraissait une valeur sûre, ni à l’extrême gauche, ni trop au centre. Je voulais un parti de justice sociale avant tout. » Au fil des rencontres, son engagement s’intensifie : « On savait qu’on n’était plus un grand parti d’opposition, mais que nos voix étaient toujours écoutées. Il fallait agir ! », appuie-t-elle en se remémorant ses débuts.
Pendant un an, Aurore Pageaud participe à la restructuration de la section Jean Zay en distribuant des tracts et en organisant divers événements pour l’association. En 2019, elle participe au lancement du podcast du PS Sciences Po, appelé « Le Café socialiste » et diffusé sur la chaîne principale du parti. Actuellement en master d’Affaires Publiques spécialité Politique sociale et innovation sociale, elle a repris, en septembre dernier, la section du PS à Sciences Po en tant que cosecrétaire.
Aurore Pageaud fait aussi partie du groupe de campagne d’Anne Hidalgo sur l’égalité femmes-hommes : « Je la soutiens personnellement et je trouve qu’elle fait preuve de beaucoup de courage, lorsqu’on voit qu’elle a défendu Paris face aux lobbys de l’automobile. Elle aime la France et elle a une aura internationale dont il faudra se servir », se félicite-t-elle.
La jeune femme reste toutefois consciente des progrès que le parti doit faire pour restaurer sa crédibilité en tant que parti de gouvernement. « On a vu l’échec de la loi Travail sous François Hollande ou encore le fiasco d’Alstom, mais il faut encore y croire. » Selon elle, l’une des forces du PS, c’est qu’il rassemble la jeunesse et encourage à la formation intellectuelle. « J’ai été formée au cours d’une université d’été, à Blois, c’est un environnement où on apprend tous ensemble, sur un pied d’égalité et c’est quelque chose que les partis de gauche ont tendance à oublier. »
Aurore Pageaud ne souhaite pas faire de la politique son métier, mais reste intimement convaincue qu’elle sera toujours engagée : « J’aimerais faire de l’innovation sociale dans l’optique de répondre aux nouveaux enjeux démocratiques. On l’a vu avec la crise des “gilets jaunes” , il va falloir réinstaurer un véritable contrat social, mettre en place une initiative démocratique et citoyenne pour redonner du pouvoir aux citoyens. »
Cet article a initialement été publié dans le numéro 24 d’Émile, paru en mars 2022.