Le coq, le pigeon et la brebis, par Anne Roumanoff
Anne Roumanoff prend la plume et nous livre une fable politique qui n'épargne aucun de nos dirigeants, à lire de toute urgence !
Le coq, le pigeon et la brebis
Un petit coq prénommé Nicolas sur une basse cour régnait.
Mais il était contesté,
Beaucoup d'animaux voraces
Rêvaient pourtant de prendre sa place.
A gauche, la vache Martine et la pintade Ségolène,
Crurent un temps pouvoir devenir reine
Mais ce fut le pigeon François qui leur fit la nique,
Aidé, malgré lui, par le cochon Dominique
Qui manqua d'aller à l'abattoir
Pour avoir culbuté une grande poule noire.
Le pigeon François, qui était maladroit
Collectionna les bourdes tout en prenant du poids.
Aidé d'abord par le lapin Ayrault puis par Valls le taureau
Il planta des graines mais la récolte fut mauvaise.
Pendant que les animaux s'échinaient à trouver du labeur
Le pigeon voyageur cultivait son bonheur
En roucoulant la nuit
Auprès d’une tourterelle prénommée Julie.
Les canards indiscrets révélèrent le secret,
Le pigeon mou et rond, était un étalon.
Dans la cour de la ferme, les animaux pleuraient
« Nous sommes tous plumés, on s'est fait pigeonner ».
Avec le coq Nicolas, nous étions dans le pétrin,
Avec le pigeon François, nous sommes dans le purin.
Le coq Nicolas avait bien des tracas,
Des juges rapaces avaient pris le coq en chasse,
Dans la cour de la ferme les animaux murmuraient
« Le coq est carbonisé, c'est un poulet grillé ».
Son propre poulailler regorgeait d'ennemis,
Fillon le sombre Hibou aux sourcils fournis.
Le Maire, le caneton, encore plein d'illusions
Et Juppé le héron, s'y voyaient pour de bon.
Le coq Nicolas, Le hibou Fillon et Juppé le héron
S’affrontèrent dans un combat à la loyale
Que le hibou Fillon remporta à la surprise générale.
Quand le pigeon François annonça attristé
Qu’il renonçait à diriger le poulailler
Valls le taureau se mit à trépigner,
Il voulait régner sur la basse cour
Tout comme le paon Arnaud Montebourg
Ce fier oiseau qui avait de lui une haute opinion
Se pavanait en faisant de beaux discours
Il y avait aussi le bouledogue Mélenchon
Qui aboyait fort et mordait pour de bon
Quant au faisan Macron il était si populaire
Qu'il s'était, de lui-même, dispensé de Primaire !
Celle qui se réjouissait tout bas
De l’élimination du coq Nicolas , de l’abandon du pigeon François
Et de cette pléthore de candidats
Etait la fille d’un loup borgne qui avait échoué à devenir roi.
Cette louve à la voix rauque et à la chevelure blonde
Se faisait passer pour une brebis aux yeux du monde.
Elle répétait comme une litanie :
« Il faut renvoyer chez eux les animaux étrangers
Sans eux, nous serions tellement plus heureux »
Certains moutons l’écoutaient béat,
« Bêê, bêê , elle dit tout haut ce que nous pensons tout bas, bêê »
La louve qui aux élections rêvait de faire un carnage
Régnait sur un étrange marécage
Il y avait Philippot le crapaud
Marion le Triton
La grenouille Collard, et Ménard le têtard.
Prenez garde à ce curieux bestiaire
Qui contamine si aisément les indécis
Une louve ne saurait se muer durablement brebis
Tôt ou tard le pelage blanc sur le sol glissera
Les belles manières, le charme, la douceur, tout disparaitra
Et dans sa violence, la vraie nature du prédateur apparaitra.
Ce que l’on sait,
C’est que 3 mois avant les élections,
Nul ne sait encore qui de cette farce sera le dindon.
Moralité : malgré ce contexte angoissant,
Profitons de l’instant présent
Car celui qui pour l’avenir se fait trop de soucis
Ne profite pas pleinement des beautés de la vie.