Le billet de Pascal Perrineau - Un premier débat aux allures de "tour de chauffe"

Le billet de Pascal Perrineau - Un premier débat aux allures de "tour de chauffe"

Le premier débat de l’élection primaire de la « belle alliance populaire » a eu lieu jeudi 12 janvier et a attiré 3,8 millions de téléspectateurs. L’attraction pour cette première joute de la primaire de gauche a été nettement plus faible que celle qui avait caractérisé la primaire de la droite et du centre puisque 5,6 millions de téléspectateurs avaient suivi le premier débat du 13 octobre 2016. La « gauche de gouvernement » souffre de l’impopularité qui la touche de plein fouet depuis des mois, de sa faible capacité – si l’on en croit les sondages d’intentions de vote - à figurer au second tour de l’élection présidentielle et de l’agenda infernal dans lequel elle est enfermée puisque cette primaire tardive a été imposée par un Président en exercice qui comptait se représenter au dernier moment.

Le retrait de François Hollande de la compétition présidentielle a débouché sur une primaire où nombre de candidats ont été obligés de se préparer dans la hâte la plus extrême. Cette dernière se ressent à plusieurs niveaux. Le PS et ses partenaires n’ont réussi à mettre en place que 7530 bureaux de vote contre près de 10 000 lors des primaires citoyennes de 2011 et de 10 228 pour la primaire de la droite et du centre en novembre dernier. Au cours du débat, les candidats ont souvent pu donner l’impression qu’au-delà de propositions éparses, il n’y avait pas encore de programmes très structurés et élaborés. Enfin, derrière les propositions parfois très audacieuses, comme celles du revenu universel, la question du financement et du chiffrage n’a pas été vraiment abordée. Sur cette dernière question, c’est le candidat écologiste François de Rugy qui a été le seul à se poser en détail la question des financements et de leurs effets sur les charges fiscales à supporter par les Français.

Ce premier débat a eu l’allure d’un « tour de chauffe » où les candidats s’observaient, cherchaient leur style –sans toujours arriver à le trouver- et surtout veillaient à ne pas ouvrir les hostilités car ils étaient tous traversés par ce sentiment qu’une gauche de gouvernement déjà faible –sous les coups de la concurrence sévère de la « gauche light » d’Emmanuel Macron et de la « gauche hard » de Jean-Luc Mélenchon- ne pouvait se permettre de diviser un capital électoral relativement ténu. Les débats à suivre devront contribuer à dessiner davantage les styles, à mettre en musique les mesures dans des projets et à préciser les financements. C’est tout cela qui contribuera à la « présidentialité » d’un des sept candidats.

En attendant mai - 17 minutes pour convaincre

En attendant mai - 17 minutes pour convaincre

Primaire à gauche - François Hollande, l'absent si présent ?

Primaire à gauche - François Hollande, l'absent si présent ?