En attendant mai - 17 minutes pour convaincre
Jason WIels, journaliste à LCP, nous livre une chronique hebdomadaire sur l'élection présidentielle. Au lendemain du premier débat de la primaire de la gauche, il rassemble dans ce billet quelques unes des réactions d'hommes et femmes politiques, de droite comme de gauche.
Certains voient le verre à moitié plein. "3,8 millions de téléspectateurs pour le premier débat de la #PrimaireGauche. Pas mal pour une primaire qui, paraît-il, n'interessait personne", se félicite Corinne Narassiguin, une des porte-parole du PS. C'est certes, dans l'absolu, un bon score, mais le premier débat, à droite, en avait rassemblé près de deux millions de plus.
Plutôt policé, le débat a eu un mérite : "il a montré les différences entre les candidats", estime le député des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay, qui ne souhaitait guère voir les participants "croiser le fer". Il est vrai qu'entre la question du revenu universel, la place de la laïcité en France, ou la trajectoire des dépenses publiques, le rose aussi peut avoir plusieurs nuances...
À droite, la perception de cette aimable discussion est (évidemment) tout autre. Sur RTL, le député LR Éric Ciotti dit avoir vu pendant deux heures "les bébés Hollande" rejeter l'héritage, alors que "d'habitude, les bébés se disputent pour l'héritage".
Quoi qu'il en soit, il reste encore à chacun des candidats deux fois 17 minutes pour convaincre. C'est peu court pour développer sa vision pour le pays et les cinq années à venir. Et, en même temps, c'est tout ce qu'ils ont : comme l'a théorisé Arnaud Montebourg lui-même en 2011, les primaires se jouent d'abord sur les débats télévisés.
Rendez-vous pour les deux prochains épisodes, les 15 et 19 janvier, pour découvrir, peut-être, quel bébé aura mis K.O. les autres.