Le billet de Pascal Perrineau - Une élection présidentielle de « seconds rôles » ?
En se retirant de la compétition présidentielle et en appelant à une alliance avec Emmanuel Macron, François Bayrou est le dernier « premier rôle » de la vie politique française à renoncer à l’arène électorale ou à la quitter.
Après Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, Manuel Valls, le retrait de François Bayrou transforme la scène politique de cette présidentielle en véritable « cimetière des éléphants ». Le seul « premier rôle » qui n’a pas été écarté mais a réussi à s’imposer contre d’autres « premiers rôles » est François Fillon.
Mais là aussi, on ne doit pas oublier que Nicolas Sarkozy présentait, en août 2007, son Premier Ministre comme un simple « collaborateur » précisant qu’il était « le patron ». Aujourd’hui après ce véritable « jeu de massacre » pour les « premiers rôles » que s’avère être l’élection présidentielle de 2017, la scène des candidatures est de plus en plus occupée par les « collaborateurs » et les « seconds rôles ».
François Fillon, « collaborateur » de Nicolas Sarkozy ; Emmanuel Macron, « collaborateur » de François Hollande ; Benoît Hamon, « collaborateur » à la fois de François Hollande puis de Arnaud Montebourg, leader des « frondeurs »…
Le vent de renouvellement « sauvage » des « premiers rôles » a amené cette brusque promotion des « collaborateurs » en tout genre… Il reste à savoir si cette arrivée des « seconds rôles » renouvelle vraiment le débat politique qui, pour l’instant, peine à se structurer autour de vrais enjeux et si ces « nouveaux venus » ne laissent pas une place peu commune aux « rôles installés » de la contestation la plus radicale que sont Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.