Présidence LR - Des Sciences Po parmi les candidats
Les 10 et 17 décembre se tiendra le congrès des Républicains, qui désignera le nouveau président du parti. Parmi les six candidats officiellement déclarés, trois sont des anciens de Sciences Po. Émile vous propose de découvrir leur parcours.
Laurent Wauquiez (promo 1998)
Vice-président du parti les Républicains depuis 2015, Laurent Wauquiez fait aujourd’hui figure de favori dans la course à la présidence du parti.
Né à Lyon en 1975, élève à l’Ecole normale supérieure d’Ulm, il est reçu premier à l’agrégation d’histoire puis poursuit ses études à Sciences Po, où il obtient un DEA de droit public en 1998. Il intègre ensuite l’ENA dont il sera major de promo en 2001 et rejoint le Conseil d’Etat.
De tendance centre-droit à ses débuts, Laurent Wauquiez commence sa carrière politique comme suppléant du chrétien-démocrate Jacques Barrot lors des législatives de 2002, ce qui lui permet d’être élu député de Haute-Loire en 2004 après une élection partielle suite à la nomination de son mentor au poste de commissaire européen. À 29 ans, alors benjamin de l’Assemblée nationale, il participe aux réflexions sur les problématiques de l’emploi et de la pauvreté. Il réalise un rapport, intitulé "Les aides aux étudiants: les conditions de vie étudiante : comment relancer l’ascenseur social ?", pour le ministre de l’Education nationale François Fillon, dans lequel il propose la création d’aides et la généralisation des bourses.
Réélu député en 2007, il entre ensuite dans le gouvernement de François Fillon pendant la présidence Sarkozy. Après avoir occupé deux postes de secrétaire d’Etat, il est nommé ministre chargé des Affaires européennes en 2010 et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2011. En parallèle de son troisième mandat de député, il s’investit également au niveau local : il est maire du Puy-en-Velay de 2008 à 2016 et est l’actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Aujourd’hui candidat à la présidence du parti, il adopte une ligne conservatrice, fier de son héritage catholique et entraînant régulièrement la discorde au sein de son groupe politique.
Maël de Calan (promo 2003)
Aujourd’hui âgé de 37 ans, Maël de Calan était déjà engagé en politique lors de ses études à Sciences Po. Il a ainsi été élu dernier président de la section RPR puis premier président de la jeune section UMP. Un engagement politique qu’il conserve durant la suite de ses études puisqu’il devient également président de la section UMP à HEC. Il travaille ensuite un an à Londres puis à Paris comme analyste financier chez Merryll Lynch puis chez UBS. Après huit mois passés sur le voilier Pen Duick VI vers l’Argentine, il est engagé par le fonds d’investissement parisien Butler Capital Partners, dans lequel il restera quatre ans.
Bien qu’ayant grandi et fait ses études à Paris, c’est dans sa région bretonne d’origine que ce passionné de voile décide ensuite de s’installer et de s’implanter politiquement: à Roscoff, il devient directeur de développement dans la start-up ManRos Therapeutics (entreprise de biotechnologie qui développe de nouveaux traitements pour des maladies comme la mucoviscidose), et est élu conseiller municipal. Il continue son ascension politique en devenant conseiller départemental du Finistère. Il rejoint en 2012 la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en travaillant pour le groupe d'experts chargés des notes économiques.
En 2013, il fait son entrée au bureau politique de l’UMP, un geste d'ouverture de la part de la direction du parti vers "la Boîte à idées", groupe de réflexion fondé en 2012 pour aider à la préparation du programme présidentiel et dont il est le co-fondateur. En 2016, il change de candidat, préférant Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, dont il devient le porte-parole pendant la campagne pour la primaire de la droite et du centre. Maël de Calan est également l’auteur, la même année, d’un livre intitulé La Vérité sur le programme du Front national, qui dénonce les "promesses économiques désastreuses du parti d’extrême-droite". Fidèle aux Républicains, il se présente en 2017 lors des législatives, sous l'étiquette LR, mais est battu par la candidate de la République En Marche Sophie Le Feur.
Resté proche d’Alain Juppé, il déclare aujourd’hui avoir la volonté de porter les couleurs d'une droite ouverte modérée et a expliqué en août sur France Inter que la crise de son parti est le résultat d’ « une chasse aux sorcières invraisemblable et suicidaire contre les centristes » et du laxisme sur le plan éthique.
Julien Aubert (promo 1999)
« Il faut absolument rompre avec 20 ou 30 ans de laisser-aller dans ce mouvement qui est un astre mort ». C’est ainsi que le député de 39 ans, Julien Aubert, a annoncé dimanche 3 septembre sur CNews sa candidature à la présidence du parti Les Républicains.
Né à Marseille en 1978, Julien Aubert sort diplômé de Sciences Po en 1999 avant de terminer un master à l’université John-Hopkins de Washington, aux Etats-Unis. Il rejoint ensuite l’ENA dont il sort diplômé en 2004, dans la même promotion qu’Emmanuel Macron. Nommé auditeur puis conseiller référendaire à la Cour des Comptes, où il travaillera pendant cinq ans, il se rapproche ensuite du monde politique en 2009, en rejoignant à l’Elysée la mission interministérielle "Union pour la Méditerranée", dirigée par Henri Guaino, alors conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui est l’un de ses anciens professeurs à Sciences Po et avec qui il avait sympathisé.
En 2012, il se présente aux législatives et est élu député du Vaucluse, circonscription qui l’élira de nouveau en 2017. Alors troisième vice-président de la région PACA, chargé des Finances et de la rationalisation des dépenses depuis 2015, il choisit son mandat parlementaire pour respecter la nouvelle loi sur le cumul des mandats.
Julien Aubert siège aujourd’hui à la Commission des Finances et est également vice-président du groupe LR à l’Assemblée. Eurosceptique, il affirme s’être présenté à la présidence en réponse aux lignes floues de Laurent Wauquiez sur l’Union européenne. Il fait ainsi partie des 17 députés du groupe UMP à avoir voté contre le pacte budgétaire européen en octobre 2012. Cinquième candidat à s’être présenté, il déclare au Dauphiné Libéré considérer sa candidature comme « une rupture, libre de toute écurie ».
Un de ces Sciences Po sera-t-il élu en décembre ? En tout cas, les prétendants doivent encore présenter 2500 signatures de militants et 13 parrainages de parlementaires pour pouvoir se présenter au congrès.