D'un mot : Ratatouille
L'historien Fabrice d’Almeida régale nos papilles, non sans délectation, et nous amène, aux beaux jours, dans la Provence gastronomique. Sa recette du bonheur est faite de légumes aux couleurs vives... le mets est succulent, et l'humeur joyeuse en le dégustant. La France en raffole pour soigner ses maux et ses frustrations : la ratatouille !
Ratatouille - Définition
n.f. (1778 : de tatouiller et ratouiller, formes expressives de touiller)
Mélange de courgettes, de tomates, d’aubergines, d’oignons, etc., cuits à l’huile d’olive.
(Source : Le Petit Robert)
Un pays ne va jamais mieux que quand il se nourrit bien. Et comment faire fonds de l’avenir si ce n’est en observant les menus qui ont fait la France ? L’un d’eux accompagne le retour des beaux jours. C’est un plat ancien dont la recette s’est modifiée au fil du temps par l’ajout des légumes progressivement acclimatés : ail, aubergine, poivron, courgette… Avant le XVIIIe siècle, la ratatouille se faisait sans tomates. Au XXIe siècle, elle admettra de nouvelles couleurs. Riche en fibres, avec des oméga 3 — grâce à l’huile d’olive —, elle symbolise, accompagnée d’une tranche de pain, l’alimentation équilibrée nécessaire à l’activité humaine.
Son goût varie, au gré des herbes et des épices dont on peut l’agrémenter. À la maison, elle s’adapte avec, ici, une petite cuillerée de sucre pour limiter l’acidité, là, l’ajout d’une pointe de piment (d’Espelette, bien sûr) pour relever le tout. Il faut prendre son temps pour la préparer et couper, plus ou moins finement, les ingrédients. Elle se partage et invite à la conversation, car elle se savoure d’autant mieux quand elle n’est pas trop chaude. Enfin, elle est si élégante quand elle apparaît sur une assiette qu’elle définit aussi bien que la baguette la touche française. La promouvoir et la consommer, voilà une solution pour réparer les peines et les angoisses d’un peuple qui doute.