Élection présidentielle américaine : décryptage des résultats provisoires

Élection présidentielle américaine : décryptage des résultats provisoires

Alors que les résultats définitifs de l’élection du 46ème président des États-Unis se font attendre, le monde retient son souffle. Si les résultats provisoires donnent une avance à Joe Biden, rien n’est encore joué. Pour vous éclairer sur cette situation instable, Émile a réalisé une revue de presse recensant les analyses de plusieurs chercheurs et enseignants de Sciences Po. 

Par Charlotte Canizo et Maïna Marjany

New York, NY/ États-Unis – 3 novembre : Des citoyens votent pour l'élection présidentielle américaine de 2020 dans un bureau de vote à Manhattan le 3 novembre 2020. (Crédits : Shutterstock)

New York, NY/ États-Unis – 3 novembre : Des citoyens votent pour l'élection présidentielle américaine de 2020 dans un bureau de vote à Manhattan le 3 novembre 2020. (Crédits : Shutterstock)

Olivier Duhamel, juriste, politologue et président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP) se déclare surpris des résultats incomplets des élections présidentielles de 2020. Pour lui, « une franche et nette victoire » de Joe Biden était attendue. Cela était toutefois sans compter sur la surestimation du vote de rejet de Trump par les sondages. La volonté de Trump de contester le décompte des bulletins de vote anticipé est également « invraisemblable et jamais vu dans l’Histoire américaine » pour Olivier Duhamel. 

Historienne et américaniste à Sciences Po, Harvard et Stanford, Sylvie Laurent n’est pas réellement surprise des scores actuels. Pour elle, « on a trop voulu croire que Donald Trump était un accident de l’Histoire, que c’était un pic de fièvre d’une plèbe qui aurait perdu la raison ». Cela n’est en réalité pas le cas.

Une analyse qui semble partagée par Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales, professeur émérite des universités à Sciences Po et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales de l’école (CERI).

Alexandra de Hoop Scheffer, diplômée de Sciences Po, politologue et spécialiste des États-Unis, souligne quant à elle la sous-estimation - aussi bien en Europe qu’aux États-Unis - du soutien massif à Donald Trump. Il apparait donc nécessaire de se « s’habituer à cet autre Amérique, dont Trump est le porte-parole ».

Pour Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et chercheur-associé au Centre de géopolitique de HEC, l’incertitude des résultats des élections vient en partie d’une « très forte polarisation » du débat pendant la campagne américaine qui a entrainé une importante mobilisation des électeurs. La particularité d’une « année Covid » et de l’explosion des votes par correspondance est également à souligner.

Pour celles et ceux qui souhaitent une analyse globale des résultats partiels de ce scrutin, l’École des Affaires Internationales de Sciences Po a organisé une conférence sur le sujet avec comme invités Taeho Bark, Ursula Plassnik, Lord Ricketts et Bruno Stagno Ugarte le 4 novembre. Vous pouvez en visionner ci-dessous le replay :

On November 4th, as the election of the President of the United States of America, as well as members of the two houses, unfolds, join us for a discussion wi...



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