Les prix littéraires attribués à des Sciences Po
Cet été, révisez vos classiques ! La rédaction d’Émile s’est amusée à retracer les principaux prix littéraires attribués à d’anciens élèves de la rue Saint-Guillaume. De Marcel Proust à Leïla Slimani en passant par Simone Veil et Erik Orsenna, nous espérons que cette liste vous donnera des idées pour vos lectures estivales.
À l’ombre des jeunes filles en fleurs
Marcel Proust (promo 1893)
Prix Goncourt 1919
Éditions Gallimard
Dans ce deuxième tome d’À la recherche du temps perdu, le narrateur parvient enfin à rencontrer Gilberte, la fille des époux Swann dont il est tombé éperdument amoureux. Mais les relations entre les jeunes gens se tendent et ils cessent de se voir. Attristé par cette séparation, le jeune homme continue cependant de fréquenter les Swann et leur entourage. Deux ans plus tard, il part avec sa grand-mère à Balbec, station balnéaire imaginaire de la côte normande, où il fait la connaissance d’un groupe de jeunes filles joyeuses et insolentes. Parmi elles il y a Albertine, qu’il tente d’embrasser sans succès. Au-delà du récit des jeux d’amour et de la séduction, À l’ombre des jeunes filles en fleurs dresse un portrait au vitriol de la société d’une époque et fait la part belle aux rêveries et fantasmes du narrateur.
À l’ombre des jeunes filles en fleurs n’était pas la première tentative de Proust auprès de l’Académie du Goncourt. Il y avait déjà proposé Du côté de chez Swann en 1913, mais son roman n’avait pas récolté une voix. Six ans plus tard, il obtient le précieux prix grâce au soutien de Louis de Robert, Lucien Daudet et J.-H. Rosny aîné. Cette consécration pour un auteur plus âgé que ses concurrents, n’ayant pas fait la guerre et rentier de son état, déclenche une violente polémique. En effet, il concourait contre Les Croix de bois, un roman naturaliste sur les tranchées écrit par l’ancien combattant Roland Dorgelès. Le couronnement de Proust est ainsi vécu comme une injure et un scandale par les anciens combattants et une partie de la presse et du milieu littéraire. Marcel Proust a pu se satisfaire toutefois des quelque 23 000 exemplaires de son roman tirés à la fin de l’année 1920 et est retourné, une fois l’effervescence passée, à l’écriture du reste de son œuvre.
Les Grandes Familles
Maurice Druon (promo 1939)
Prix Goncourt 1948
Éditions Julliard
Premier tome de la suite romanesque homonyme, Les Grandes Familles dépeint avec férocité la société française d’entre-deux-guerres, offrant une fresque impitoyable de l’élite parisienne et des milieux politiques et financiers. On y suit tour à tour un professeur de lettres agrégé issu d’une famille paysanne, la riche famille de banquiers Schoulder, ou encore une jeune comédienne à l’initiative d’un astucieux stratagème… Aristocrates, grands bourgeois et arrivistes s’affrontent sur la grande scène du pouvoir : ils se rencontrent, s'aiment, s’entre déchirent, se trahissent, se quittent et se retrouvent. Ce roman suit leurs succès, leurs échecs, leurs triomphes et leurs écroulements.
La série de Maurice Druon devait originellement s’intituler La Fin des Hommes, mais le succès du premier volume fut tel qu’il donna son titre à l’ensemble de l’œuvre. Salué unanimement par la critique dès sa parution, Les Grandes Familles a été largement traduit dans le monde entier et adapté sur écran. Le roman a fait l’objet en 1958 d'une adaptation cinématographique par Michel Audiard et Denys de La Patellière et en 1989, d’une adaptation télévisée en trois épisodes, avec entre autres Michel Piccoli.
Le Rivage des Syrtes
Julien Gracq (promo 1933)
Prix Goncourt 1951
Éditions Corti
Le Rivage des Syrtes narre la chute irrémédiable de la principauté fictive d’Orsenna. On y suit Aldo, jeune aristocrate envoyé en observateur dans une forteresse de la province éloignée des Syrtes. De l’autre côté de la mer se trouve le Farghestan, un pays avec lequel la principauté est en guerre depuis trois siècles. Depuis longtemps, les hostilités se sont enlisées dans une sorte de trêve tacite. Aldo garde son regard braqué sur le rivage adverse, en rêvant de franchir la frontière. Pour tromper son ennui et sa solitude, il consulte les cartes et côtoie la princesse Vanessa Aldobrandi, dont la famille est liée au pays ennemi. Au cours d’une sortie en mer, Aldo s’approche trop près des côtes et franchit la ligne fatidique, provoquant la rupture du cessez-le-feu et la reprise des hostilités…
Dans son fameux pamphlet La Littérature à l’estomac, Julien Gracq avait attaqué férocement les mœurs littéraires de l’après-guerre, visant tout particulièrement les prix littéraires et la course à la renommée. C’est donc tout naturellement qu’il refuse le prix Goncourt décerné au Rivage des Syrtes l’année de sa parution.
L’Empire éclaté
Hélène Carrère d’Encausse (promo 1952)
Prix Aujourd’hui 1978
Éditions Flammarion
Une distorsion démographique entre Slaves et musulmans au sein de l’URSS, qui menacerait son équilibre et pourrait aboutir à l’éclatement de la puissance mondiale : c’est ce qu’explore Hélène Carrère d’Encausse dans L’Empire éclaté. La spécialiste internationale de l’Union soviétique y évoque le réveil de cent nations soviétiques à la langue, à la culture et à l’histoire dissemblables, qui, en 1998, entament un mouvement irréversible d’émancipation. Elle y questionne le durcissement du pouvoir central, et les velléités d’expansion de l’URSS.
L’Empire éclaté connait immédiatement le succès, avec une centaine de milliers d’exemplaires vendus en quelques semaines. Un score inattendu pour un livre de sociologie politique, même si l’Histoire a finalement invalidé la théorie présentée par Hélène Carrère d’Encausse.
Maria Vandamme
Jacques Duquesne (promo 1950)
Prix Interallié 1983
Éditions Grasset
À l’aune d’une nouvelle ère, alors que surgissent grands magasins et immenses usines, Maria Vandamme, jeune femme du Nord, aspire à devenir quelqu’un. Refusant sa condition, elle souhaite apprendre à lire pour accéder au savoir. Entrainée de Lille à Versailles, dans un tourbillon d’aventures sur fond de Commune et de Second empire, elle découvre le monde et rencontre l’amour en la personne de Blaise. Ce beau roman de Jacques Duquesne est une fresque vivante, à la galerie de personnages superbes et attachants. À travers l’histoire de Maria, il nous fait revivre toute une époque et l’histoire d’un peuple.
Maria Vandamme a été adapté en 1989 en série télévisée par Jacques Ertaud. Jacques Duquesne obtient à cette occasion le 7 d’or du meilleur auteur.
Naissance d’une passion
Michel Braudeau (promo 1969)
Prix Médicis 1985
Éditions du Seuil
Dès le premier regard échangé, Axel et sa cousine Mariane tissent une passion dévorante. Ce premier et unique regard marque leur destin et scelle le début d’un amour coupable qui, malgré le spectre des années, jamais ne pâlira.
Naissance d’une passion est sur les listes finales du prix Goncourt mais s’incline face aux Noces barbares de Yann Queffélec. Il reçoit quelques jours plus tard le prix Médicis.
L’Exposition coloniale
Erik Orsenna (promo 1968)
Prix Goncourt 1988
Éditions du Seuil
Fils d’un père libraire fantasque, vendeur d’atlas et de guides coloniaux et passionné par l’Empire français, Gabriel est nourri dans son enfance de courses dans la brousse et de peuplades éloignées. Mais si ces récits l’ont façonné, il choisit, lui, la voix de la modernité et de la Science. Saisissant la première occasion de fuir, il embarque pour le Brésil et ses manufactures de caoutchouc. Lors d’une tempête, il rencontre deux sœurs britanniques excentriques, Ann et Clara, dont il tombe follement amoureux et qui marqueront son existence de brusques disparitions et d’immanquables retours. Fantaisie d’Erik Orsenna, L’Exposition coloniale est un roman loufoque, où l’Empire colonial français en toile de fond apparaît comme décor rêvé et idéalisé.
Le Zèbre
Alexandre Jardin (promo 1986)
Prix Femina 1988
Éditions Gallimard
Gaspard Sauvage, dit le Zèbre, part à la reconquête de sa femme Camille, avec qui il est marié depuis quinze années. La routine ayant remplacé l’ardeur des débuts passionnés, ce notaire et père de famille déploie alors les stratagèmes les plus fous pour raviver la flamme abimée, et retrouver la femme de sa vie – dût-il passer du statut de mari, à celui d’amant.
Grand succès en France et dans le monde, vendu à 108 000 exemplaires, Le Zèbre a été adapté au cinéma en 1992 par Jean Poiret, dont ce fut l’ultime œuvre. Le film a été nommé deux fois lors de la 18ème cérémonie des Césars.
L’œil du silence
Marc Lambron (promo 1982)
Prix Femina 1993
Éditions LGF Livre de Poche
Connue du grand public comme l’égérie de Man Ray, Lee Miller est surtout une femme libre, au destin aventureux. L’œil du silence retrace sa vie mouvementée : mannequin vedette de Vogue en 1925 à New York, on la retrouve entourée des surréalistes à Paris, puis épouse d’un riche Égyptien au Caire. Témoin des combats pendant la seconde Guerre Mondiale, elle photographie les évènements et devient l’une des deux femmes accréditées auprès de l’US Army pour suivre la libération de la France. Elle laisse derrière sa vie de légende une œuvre photographique de première importance, témoignage de l’horreur de la guerre et de la réalité des camps.
Nicolas Pages
Guillaume Dustan (promo 1988)
Prix de Flore 1999
Éditions Balland
Lors d’un aller en train vers Liège, Guillaume Dustan, homo, séropo et drogué, rencontre Nicolas, artiste et écrivain suisse, dans un wagon. Cette furtive entrevue est le point de départ d’un amour tumultueux entre les deux hommes. Sous la forme d’un journal intime à l’écriture âpre, Guillaume Dustan nous plonge dans le milieu gay des années 90, fait de rencontres impersonnelles, de fêtes, d’extase et d’étourdissements. Émaillé de réflexions personnelles, ce roman d’autofiction nous livre une tranche de la vie sulfureuse et des déceptions amoureuses de son auteur, Guillaume Dustan.
L’Irrésolu
Patrick Poivre d’Arvor
Prix Interallié 2000
Éditions Gallimard
Cette fresque historique de Patrick-Poivre d’Arvor mêlant roman-feuilleton et roman-social, retrace l’éveil politique d’un homme, Victor Priadov-Parker. En 1884, ce fils d’ouvrière, est envoyé injustement en prison suite à un procès anarchiste. L’occasion pour lui de lire Zola et Balzac et de développer des convictions politiques fortes. À sa sortie, le jeune homme rêveur et indolent a disparu pour laisser place à l’homme d’action qui repart à l’usine pour défendre les travailleurs. De syndicaliste, il deviendra alors journaliste et quittera Lyon pour Paris afin de faire ses débuts dans la presse. Il devient l’Irrésolu, celui qui ne se résout jamais à accepter le sort ou la fatalité.
Rouge Brésil
Jean-Christophe Rufin (promo 1979)
Prix Goncourt 2001
Éditions Gallimard
Just et Colombe, deux enfants de la noblesse, sont embarqués de force dans l’expédition du chevalier de Malte Nicolas Durand de Villegagnon, pour servir de truchements auprès des Indiens. Rêvant de retrouver leur père supposément parti pour le Nouveau Monde, les jeunes gens découvrent la Baie sauvage de Guanabara, habitée par des Indiens aux mœurs bien différents des leurs. Alors que l’amiral Villegagnon nourrissait l’espoir de fonder une colonie au nom du roi Henri II, l’île occupée par les colons deviendra finalement, sous l’impulsion de Jean Calvin, le théâtre de conflits théologiques qui conduiront à l’anéantissement de la communauté. Au travers des péripéties vécues par Just et Colombe, ce roman historique relate l’un des épisodes les plus extraordinaires et méconnus de la Renaissance : la tentative avortée de colonisation du Brésil par les Français.
Rouge brésil a été adapté à la télévision en janvier 2013 par Sylvain Archambault, sous forme d’un téléfilm éponyme diffusé en deux parties.
Windows on the World
Frédéric Beigbeder (promo 1988)
Prix Interallié 2003
Éditions Grasset
Que s’est-il passé dans ce restaurant situé au 107ème étage de la tour nord du World Trade Center le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29 ? Un père divorcé, accompagnant ce matin-là ses deux fils pour prendre un petit déjeuner, vous le dévoile en détail, à la minute près. Un an plus tard, au sommet de la Tour Montparnasse, un certain Frédéric Beigbeder petit-déjeune au Ciel de Paris, et contemple, lui aussi, le défilé de sa vie.
La traduction en anglais de Window on the World a obtenu en 2005 le prix des fictions étrangères du quotidien britannique The Independent.
La Fascination du pire
Florian Zeller (promo 2001)
Prix Interallié 2004
Éditions Flammarion
Un jeune écrivain français embarque pour l’Égypte, à destination d’un colloque organisé par l’ambassade de France. Il attend avec impatience cette rencontre avec l’Orient érotique tel que décrit par Flaubert dans sa correspondance en 1847. Mais c’est un univers tout autre qu’il découvre à son arrivée. Accompagné de Millet, écrivain Suisse rencontré dans l’avion et connu pour ses récits tendancieux, il part à la découverte des bas-fonds du Caire.
Fuir
Jean-Philippe Toussaint (promo 1978)
Prix Médicis 2005
Éditions de Minuit
À son arrivée en Chine, le narrateur rencontre Zhang Xiangzhi, relation d’affaire de Marie. Celui-ci lui offre un téléphone portable. Lui qui en a toujours eu horreur a soudainement l’impression d’être épié, observé, et localisé en permanence. Ce petit objet, relié à celle qu’il aime éperdument, se met soudainement à sonner dans un train de nuit entre Shanghai et Pékin. Serait-ce jamais fini avec Marie? Dans ce second volet du Cycle de Marie, Jean-Philippe Toussaint happe le lecteur dans un tourbillon de sensations, l’invitant au lâcher prise et à la fuite du réel.
Marilyn, dernières séances
Michel Schneider (promo 1967)
Prix Interallié 2006
Éditions Grasset
Ralph R.Greenson fut le dernier psychanalyste de Marilyn. La dernière personne à l’avoir vue vivante. De janvier 1960 au 4 août 1962, l’icône d’Hollywood et le freudien sont inséparables et vivent une aventure singulière et sulfureuse. Au travers des dialogues entre les deux personnages, Michel Schneider dresse le portrait complexe de cette actrice mystérieuse qui, entre deux séances de psychanalyse, tentait de reprendre goût à la vie.
Baisers de cinéma
Éric Fottorino (promo 1983)
Prix Femina 2007
Éditions Gallimard
L’amour, l’abandon et la gloire sont des instants fugaces, parfois capturés par les photographes de talent. Le père de Gilles Hector était de ceux-là, immortalisant avec sa caméra les expressions les plus secrètes des actrices de la Nouvelle Vague. Un instant, c’est ce que Gilles recherche, inlassablement, pour s’expliquer d’où il vient, qui il est. Cet instant est un baiser, un baiser de cinéma, entre son père et une mère actrice, dont il ne sait rien, et dont il compte bien percer le secret. Son enquête le mène rapidement sur une autre énigme, Mayliss, pour qui son amour précoce se transforme rapidement en obsession.
Un roman français
Frédéric Beigbeder (promo 1988)
Prix Renaudot 2009
Éditions Grasset
Paris, 28 janvier 2008 à trois heures du matin. Frédéric Beigbeder et son ami Simon Liberati sont surpris en possession de cocaïne sur la voie publique. Placé en garde à vue au commissariat du 8ème arrondissement, l’écrivain tente d’oublier sa claustrophobie en se raccrochant à ses souvenirs d’enfance qu’il croyait oubliés, marqués par la séparation de ses parents. Il s’interroge alors sur son propre divorce et ses relations avec sa fille.
Avec 200 000 exemplaires vendus l’année de sa parution, ce roman semi-autobiographique de Frédéric Beigbeder a remporté un franc succès auprès du grand public.
Cahiers secrets de la Ve République
Michèle Cotta (promo 1959)
Prix du livre politique 2009
Éditions Fayard
Les antichambres du pouvoir, Michèle Cotta les a parcourues. Des congrès des partis aux conférences de presse, elle a tout observé, tout consigné. Ses cahiers secrets nous dévoilent de l’intérieur les rebondissements qui ont agité le monde politique français, des années 60 jusqu’au début du 21ème siècle. Cette série en quatre tomes, dont le second a obtenu le prix du livre politique, est un véritable témoignage de l’histoire contemporaine de notre pays.
Une vie
Simone Veil (promo 1948)
Prix Les Lauriers verts 2009
Éditions Stock
Figure emblématique de la vie politique d’après-guerre, représentante de toute une génération de femmes et témoin de l’horreur des camps de concentration, Simone Veil a attendu ses 80 ans pour nous livrer son témoignage, à travers une œuvre poignante, emplie de force et d’espoir. Dans Une vie, elle se raconte à la première personne et emporte le lecteur à ses côtés, depuis son enfance heureuse à Nice au sein d’une famille aimante, à l’horreur du camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Après l’horreur, la reconstruction s’entame : sa rencontre avec Antoine Veil, un mariage heureux, ses trois enfants. Puis vient l’engagement politique, le militantisme européen et ses combats pour le droit des femmes…
L’autobiographie de cette femme politique au destin exceptionnel était attendue depuis longtemps et rencontre un franc succès lors de sa parution, avec plus de 302 000 exemplaires vendus en quelques mois.
Limonov
Emmanuel Carrère (promo 1979)
Prix Renaudot 2011
Éditions P.O.L
Edouard Limonov est une figure tout en contraste. Tantôt voyou et sans abri, poète et écrivain, il fut simple soldat avant de devenir dissident politique, fondateur et chef du Parti national-bolchevique. À la mode en tant qu’écrivain dans le Paris des années 80, Limonov tombe en disgrâce aux yeux des intellectuels français des suites de son engagement pro-serbe lors des guerres de Yougoslavie. Emmanuel Carrère, qui le côtoyait à l’époque, renoue le contact avec lui en 2007 et consacre son ouvrage à ce personnage pétri de contradictions et à la vie hors du commun.
Chanson douce
Leïla Slimani (promo 2004)
Prix Goncourt 2016
Éditions Gallimard
Louise est une nounou au visage d’ange. Elle sait parfaitement s’y prendre avec les enfants, elle décore avec goût, cuisine comme une reine, fait le ménage comme personne, anticipe tous les besoin avant même qu’ils ne soient formulés... Dès son arrivée au service de Paul et Myriam, elle transforme le quotidien du jeune couple parisien et les sauve de la vie domestique. Mais derrière cette apparente douceur, se cache une femme en souffrance, meurtrie par la vie, à la recherche d’amour et d’affection. Pour conserver sa place durement gagnée au sein de sa nouvelle famille, Louise sera prête à tout. Même à tuer.
Leïla Slimani est la douzième femme à obtenir le Goncourt en 113 ans d’existence du prix. Chanson douce est considéré comme l'un des plus gros succès de librairie pour un prix Goncourt, avec plus de 500 000 exemplaires vendus l'année de sa parution et un million d'exemplaires atteint fin 2019. Le roman a également fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 2019 par Lucie Borleteau, avec Karin Viard dans le rôle de Louise et Leïla Bekhti dans celui de Myriam.
Est-Ouest
Pierre Christin (promo 1963) et Philippe Aymond
Prix René Goscinny 2019
Éditions Dupuis
Est-Ouest ou le récit des voyages de Pierre Christin des deux côtés du rideau de fer. Du grand Ouest américain parcouru en compagnie de son ami Mézières, aux routes reculées du bloc communiste menant jusqu’à Istanbul, le scénariste partage sa vision d’une époque désormais révolue, au travers d’un album-souvenir joliment mis en image par Philippe Aymond.
Le goût de la politique
Pascal Perrineau (promo 74)
Prix du Livre politique 2024
Éditions Odile Jacob
En mêlant éléments auto-biographiques et analyse de notre histoire politique contemporaine, Pascal Perrineau nous offre, dans ce livre, son récit personnel de la Ve République. Il nous raconte les scènes marquantes du gaullisme, le vent soixante-huitard dans les lycées, l’effervescence des campagnes présidentielles sur les bancs de Sciences Po, les coulisses du PS mitterrandien et ses désillusions sur le socialisme dès 1981.
Élection après élection, le chercheur en science politique regarde attentivement la carte des scrutins, prête attention aux signaux faibles qui préfigurent l’émergence d’une nouvelle ligne de fracture politique. Le clivage gauche-droite s’estompe, le paysage partisan se réorganise autour de deux pôles, l’un ouvert sur le monde, l’autre figé sur l’idée de nation.
Au-delà du simple récit, Pascal Perrineau nous livre également ses analyses sur les facteurs économiques, géographiques et culturels à l’origine de cette reconfiguration politique. Face à la désaffection croissante des Français pour la vie politique, le politologue propose des pistes concrètes pour l’avenir de notre démocratie.