Dans chaque numéro, la rédaction d’Émile vous propose de découvrir le parcours d’Alumni qui se distinguent. La dernière édition, parue début novembre, présente le portrait de Karima Silvent, élue DRH de l’année ; Philippe Rio élu meilleur maire du monde ; le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, et la basketteuse médaillée à Tokyo, Nwal-Endéné Miyem.

Par Selma Chougar, Nour Eid, Camille Ibos et Maïna Marjany

Karima Silvent, DRH de l’année

La directrice des Ressources humaines du groupe AXA, Karima Silvent, s’est vu remettre le titre de DRH de l’année 2021 à l’occasion de la 25e édition du Trophée du DRH de l’année organisée par Cadremploi, Morgan Philips, Le Figaro Décideurs et Fyte.

Diplômée de Sciences Po en 1995 et ancienne élève de l’ENA, Karima Silvent est entrée au ministère de l’Emploi et de la solidarité en 1997. Directrice adjointe du développement des Ressources humaines de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) en 2002, elle intègre Korian en tant que Directrice des Ressources humaines puis, à partir de 2011, en tant que directrice des opérations pour la France. En 2012, elle rejoint AXA comme Global HR Business Partner pour les opérations et prend également en charge, à partir de 2013, la culture, la marque employeur et l’accompagnement à la transformation des métiers du groupe. Depuis décembre 2017, elle est directrice des Ressources humaines du groupe AXA, et membre du comité de direction depuis septembre 2019.

Comme le rapporte Le Figaro, Karima Silvent s’est engagée, depuis son arrivée chez AXA, sur le sujet de la diversité dans l’entreprise, avec des progrès notables dans la féminisation du top 300 du groupe. Sous son leadership, AXA a également adopté une stratégie mondiale de Smart Working et déployé un programme pour la santé et le bien-être de ses collaborateurs, avec de nouveaux services de prévention et d’accès aux soins dans toutes les filiales à travers le monde.

L’un des membres du jury, Samuel Tamagnaud, en poste chez Morgan Philips, a expliqué en ces termes le choix effectué : « Après une année sans prix, notre panel de candidats potentiels s’est agrandi, ce qui a donné lieu à des échanges passionnés entre les membres du jury. Karima Silvent a su transformer et moderniser l’entreprise tout en conservant les valeurs qui ont fait la réussite de celle-ci. Engagée, Karima porte la féminisation et la diversité au sein de l’entreprise, tout en insistant sur les compétences, l’employabilité des équipes et sur le rôle social d’AXA. »

Philippe Rio élu meilleur maire du monde

Diplômé du cycle d’urbanisme de Sciences Po en 1998 et maire de Grigny (Essonne), Philippe Rio vient d’être élu « World Mayor 2021 » par la City Mayors Foundation, un groupe de réflexion international dédié aux affaires urbaines.

Créée en 2003, la fondation décerne ce prix tous les deux ans pour récompenser celles et ceux qui ont servi leur collectivité et contribué au bien-être des villes. Cette année, la fondation a voulu honorer les maires « dont le leadership, pendant la pandémie de Covid-19, a assuré à leur collectivité la protection et l’assurance ». La ville de Grigny, où 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, s’est organisée pendant la pandémie pour que 500 repas par jour soient distribués à domicile, 130 000 masques fournis, des ordinateurs mis à disposition des élèves et pour que parents et éducateurs se mobilisent afin d’éviter que les écoliers décrochent.

C’est face à 30 autres candidats du monde entier que Philippe Rio a remporté ce prix, à égalité avec le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. Selon les mots de la City Mayors Foundation, « le maire de Grigny, Philippe Rio, en tant que dirigeant d’une des villes les plus pauvres de France, est un visionnaire social et pragmatique. Tout en promouvant les valeurs françaises de liberté, d’égalité et de fraternité, il est un combattant passionné et déterminé à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale ».

Arrivé dans la ville à l’âge de six mois, il s’est engagé au Parti communiste en 1995 et a travaillé pendant 10 ans dans des établissements publics sur le renouvellement urbain. Il a été élu pour la première fois au conseil municipal de Grigny en 1998, avant d’en devenir maire, 14 ans plus tard.

Jonas Gahr Støre nommé Premier ministre en Norvège

Jonas Gahr Støre (Crédits : Ryan Rodrick Beiler / Shutterstock)

La gauche est revenue au pouvoir en Norvège, après huit ans de règne du parti conservateur. Le parti travailliste, mené par Jonas Gahr Støre, a remporté les élections législatives du 13 septembre 2021, sans toutefois obtenir de majorité. Il s’est allié avec le Parti du centre pour former le nouveau gouvernement, qui a prêté serment le 14 octobre. Ensemble, les deux partis détiennent 76 des 169 sièges du Parlement.

Parfaitement francophone, le nouveau Premier ministre norvégien est sorti diplômé de Sciences Po en 1985, avant de poursuivre ses études à la London School of Economics (LSE), puis à Harvard. En 1989, il devient l’un des plus proches conseillers de Gro Harlem Brundtland, figure du Parti travailliste norvégien et Première ministre du pays à trois reprises.

Jonas Gahr Støre a ensuite été ministre des Affaires étrangères de 2005 à 2012 (il réussira notamment à dénouer un différend avec la Russie, permettant à la Norvège d’accroître sa protection pétrolière), puis de la Santé, de 2012 à 2013. En 2014, il remplace Jens Stoltenberg à la tête du Parti travailliste.

En 2017, il avait fait une belle campagne, mais n’était pas parvenu à damer le pion au Parti conservateur. Jonas Gahr Støre s’était alors vu reprocher son décalage par rapport aux électeurs de son parti, principalement pour deux raisons. La première, sa fortune : héritée de sa famille et estimée à 140 millions de couronnes (14,3 millions d’euros), elle provient de la vente de la société de poêles à bois Jotul, que son grand-père a sauvée de la faillite. La seconde : son côté élitiste et ses manières de bureaucrate. Pour les élections de 2021, Jonas Gahr Støre a fait campagne contre les inégalités sociales dans l’un des pays qui est pourtant parmi les moins inégalitaires, selon l’OCDE.

Nwal-Endéné Miyem, médaillée à Tokyo

Nwal-Endéné Miyem lors des qualifications (France/Finlande) pour l’EuroBasket Women 2019 (DR)

Trente-trois ans et l’un des visages des 33 médailles remportées par la France aux Jeux olympiques de Tokyo cet été… Nwal-Endéné « Endy » Miyem, capitaine de l’équipe féminine de basket depuis 2017, a mené les siennes à la médaille de bronze, arrachée face à la Serbie.

D’origine camerounaise, cette native d’une famille de basketteurs rémois a fait ses débuts sur la scène internationale lors du championnat d’Europe cadettes de 2003. En près de 20 ans de carrière, elle a joué en Russie, en Italie et, en 2018, dans la très reconnue Women NBA américaine au sein des Lynx du Minnesota. Six fois championne de France, championne d’Europe en 2009, elle a remporté l’argent aux Jeux olympiques de Londres, en 2012.

En parallèle de la compétition, elle est à l’initiative de la Miyem Basket Academy, qui organise, depuis 2018, des séjours de vacances sportives dans le Grand Est, ainsi qu’un camp de basket-ball annuel et gratuit au Cameroun.

Titulaire d’un BTS en communication, elle a également suivi le Certificat pour sportifs de haut niveau de Sciences Po. Avant elle, une de ses coéquipières, Diandra Tchatchouang, était également passée par la rue Saint-Guillaume.

Ces derniers mois, Endy Miyem a retrouvé le club de basket féminin de Bourges, dans lequel elle avait déjà joué de 2006 à 2015. Elle a également été distinguée parmi les cinq meilleures joueuses de la FIBA Women’s EuroBasket 2021, après en avoir remporté la deuxième place avec les Bleues.

Ces portraits ont été initialement publiés dans le numéro 23 d’Émile, paru en novembre 2021.