Le barreau d'affaires : des dossiers multiformes au coeur de l'actualité
[En partenariat avec Winston & Strawn]
Jérôme Herbet est avocat associé chez Winston & Strawn. Ce grand spécialiste du M&A et du droit financier revient sur son parcours et les enjeux de ses clients en plein contexte de crise Covid.
Depuis 2015, vous êtes dans le classement Best Lawyers pour votre pratique en droit financier. Un rêve lors de votre entrée à Sciences Po ?
Certainement pas. À cette époque, j’étais plutôt dans le « sas » de mise à niveau des étudiants en admission parallèle – le début du séminaire sur l’historiographie des fascismes aura été pour moi un grand moment… de détresse jusqu’à ce que je comprenne enfin de quoi il traitait !
Vous avez fait la majeure partie de votre carrière chez Winston & Strawn. Racontez-nous les temps forts.
Après deux expériences dans des cabinets d’avocats new-yorkais, où j’ai beaucoup pratiqué dans les domaines bancaires, financiers et de marchés de capitaux, j’ai rejoint Winston & Strawn, un cabinet originaire de Chicago, doté d’une longue histoire et d’une clientèle plus industrielle, qui venait d’ouvrir son bureau parisien. J’étais séduit par le projet entrepreneurial et le discours du Managing Partner de l’époque, James Neis. Selon lui, il était nécessaire d’accompagner les clients dans leur développement mondial. J’y ai rencontré une équipe d’associés bienveillants qui m’ont donné de nombreuses opportunités professionnelles et m’ont aidé à progresser. Je suis devenu associé en 2004. Nous avons vécu une quinzaine d’années d’essor et accueilli de nombreux talents. Pour tous, ce fut un plaisir de participer à cette grande aventure collective et humaine que constitue le développement d’un cabinet d’avocats.
Vous intervenez dans de nombreuses fusions-acquisitions et opérations boursières. Un exemple marquant ?
Il y en a beaucoup ! J’ai eu la chance d’accompagner une société française essaimée d’un grand centre de recherches, de son introduction en bourse en 1999 jusqu’à il y a environ trois ans. J’ai été passionné par cette entreprise et ses produits de très haute technologie. Je l’ai accompagnée dans plusieurs opérations de croissance externe et de multiples opérations de marché puisqu’elle a levé plus d’un milliard d’euros sur les marchés en une vingtaine d’années. Plus récemment, j’ai été impliqué dans plusieurs dossiers d’acquisitions de clubs professionnels de football…
“ « Le contexte Covid a affecté l’ensemble de l’économie mondiale mais n’a pas signifié pour autant la fin des opérations. L’été et l’automne 2020 ont été des périodes très actives. » ”
Quels sont les enjeux de vos clients dans le contexte du Covid ?
Après une période de calme entre mars et juin 2020, l’été et l’automne ont été des périodes très actives. Nos clients industriels ont poursuivi leurs développements, consolidé leurs bases et rationnalisé leurs structures. Nos clients fonds d’investissement n’ont pas cessé d’investir dans des entreprises pourtant impactées par la crise sanitaire, comme en atteste le fort niveau d’activité de nos équipes private equity. Enfin, nos spécialistes du secteur de la santé ont été très fortement sollicités, car la crise a démontré que ce secteur était un secteur clé, notamment le domaine de la biologie médicale que nous avons contribué à faire émerger en participant aux grandes vagues de consolidation.
Quels sont les atouts des diplômés de Sciences Po dans votre secteur ?
Les Alumni sont curieux, organisés, d'une grande adaptabilité et dotés d’une forte capacité de travail, notamment en équipe. Ce sont des qualités indispensables dans le barreau d’affaires. Les dossiers sont complexes, multiformes, et nécessitent un grand esprit de synthèse.
Si c’était à refaire ?
Je recommencerais sans hésitation ! Je sais que les parcours à Sciences Po ont évolué, avec la création d’une École de droit, mais dans mon cas, c’est justement tout sauf le droit qui m’a intéressé : la macro et microéconomie, l’analyse financière, le marketing… Il faut cultiver l’ouverture d’esprit et les complémentarités !
Publi-reportage initialement publié dans la rubrique “Trajectoires” du numéro 21 d’Émile, paru en avril 2021.
