La sélection des livres de l'été 2023

La sélection des livres de l'été 2023

Avant de partir en vacances d’été, la rédaction d’Émile vous propose une sélection de quelques romans et essais écrits par des Alumni à glisser dans votre valise. De l’époque napoléonienne à aujourd’hui, de l’Angleterre à Abu Dhabi, laissez-vous emporter par les livres qui ont marqué les derniers mois.

Par Ismaël El Bou-Cottereau et Lucas Nitzsche

Mensonges au paradis

Dans ce roman introspectif, Colombe Schneck part à la recherche d’un éden perdu, déformé par le filtre du mensonge et de l’élaboration proustienne des souvenirs, les « gisements profonds d’un sol mental ». Petite, elle passait ses vacances en Suisse, dans un chalet qui abritait « une deuxième vie, une deuxième famille, une deuxième enfance ». En enquêtant sur un passé qui lui semblait parfait, elle découvre que deux de ses amis de la vallée ont connu des destins tragiques. Leur histoire tend un miroir à l’auteure sur ses propres zones d’ombre.

Mensonges au paradis, Colombe Schneck (promo 91), Grasset, 172 p., 18,50€


Crépuscule à Casablanca : Une enquête de Gabrielle Kaplan

Dans le Maroc du début des années 1950, la détective privée Gabrielle Kaplan se retrouve mêlée à une série de meurtres alors qu’elle enquête sur la femme de l’un de ses clients. L’affaire a priori banale se mue en une investigation pleine de chausse-trappes. Cette Miss Marple du Maroc a la sensation d’être suivie en permanence par des barbouzes et une myriade de personnes louches... Crépuscule à Casablanca inaugure une série policière, avec ses personnages récurrents et ses intrigues qui déploient de nombreux enjeux historiques – le Maroc sous protectorat français, les débuts de l’indépendance – en toile de fond du récit.

Crépuscule à Casablanca : Une enquête de Gabrielle Kaplan, Melvina Mestre (promo 90), Points, 228 p., 11,90€


Deux étés 44  

Dans ce premier roman, deux récits historiques s’entremêlent. Au mitan du XVIIIe siècle, le roi Louis XV se meurt, malgré les soins qu’on lui prodigue. Il sera guéri par un mystérieux médecin juif, Isaïe Cerf Oulman, présenté comme un charlatan. Deux siècles plus tard, dans la France vichyste, Henry Klotz, descendant d’Isaïe, est interné au camp de Drancy. L’auteur enquête sur les secrets et les liens générationnels au sein de cette famille.

Deux étés 44, François Heilbronn (promo 83), Stock, 336 p., 20,90€


Ce pays qu’on appelle vivre

Léo Stein, jeune juif, a fui l’Allemagne nazie durant l’été 1940. Il s’installe dans le sud de la France, en zone libre. Arrêté par les gendarmes, il est envoyé dans un camp d’internement et de déportation, les Milles, où s’entassent de nombreux exilés. Il y rencontre Margot Keller ; un lien amoureux se tisse et tous deux s’engagent dans la Résistance. Ce nouveau roman d’Ariane Bois éclaire des aspects méconnus de la Seconde Guerre mondiale.

Ce pays qu’on appelle vivre, Ariane Bois (promo 84), Plon, 282 p., 20,90€


Ma vie avec Colette

Pauline Dreyfus, romancière et biographe, raconte Colette à travers ce cinquième tome de la collection « Ma vie avec… » chez Gallimard. Dans son ouvrage, l'auteure nous dévoile sous un nouveau jour Colette et son univers, quitte à se glisser parfois dans le tableau, et évoquer les points communs qu’elle partage avec la femme de lettres : « J'ai connu les affres et les espoirs des personnages de Colette ». Pauline Dreyfus raconte son admiration, son goût pour ses œuvres, mais aussi l'univers de liberté et de littérature que les deux auteures partagent. Elle propose ainsi un portrait original pour redécouvrir l’écrivaine pionnière.

Ma vie avec Colette, Pauline Dreyfus (promo 91), Gallimard, 160 p., 17,50€


Trois sœurs

Un soir de l’été 2018, Krestina, Angelina et Maria Khatchatourian, âgées de 19, 18 et 17 ans, tuent leur père. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, et les autorités étaient, malgré les alertes de leur mère et de leurs proches, complètement indifférentes. Pire, la Russie venait d’adopter une nouvelle législation dépénalisant ces violences. 

Laura Poggioli a vécu à Moscou, où elle est tombée amoureuse de la langue et de la culture russe, ainsi que Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c’était de sa faute. Elle était pourtant loin de se douter de l’ampleur des violences conjugales en Russie, qu’elle détaille dans ce livre.

Trois sœurs, Laura Poggioli (promo 09), l'Iconoclaste, 250 p., 20€


Madame l’Ambassadeur : De Pékin à Moscou, une vie de diplomate

« En plus de 40 ans, à cheval sur deux siècles, le monde a changé, et j’ai été un témoin privilégié de l’Histoire. » Sylvie Bermann fait ici le récit de ses années de diplomatie. Au fil de ses nombreuses affectations, elle a connu sept villes et sept pays, notamment la Russie, le Royaume-Uni et la Chine. Madame l’Ambassadeur nous livre autant ses souvenirs d’étudiante que ses réflexions géopolitiques.

Madame l’Ambassadeur : De Pékin à Moscou, une vie de diplomate, Sylvie Bermann (promo 78), Tallandier, 352 p., 21,90€


L’Éléphant blanc : Une aventure du colonel de Sallanches, ingénieur géographe au service de l’Empereur

En parallèle de ses responsabilités à La Banque postale, Jacques Sudre est aussi auteur de polars historiques. Il signe ici son troisième roman. On y retrouve son personnage récurrent, le colonel de Sallanches. L’intrigue se situe en 1807, lorsque l’Empire napoléonien a scellé la paix avec la Russie. Mais en Angleterre, un foyer de résistance continue de brider les desseins de Napoléon en déployant des forces militaires à Copenhague. Complots, trahisons et loyautés cachées sont au programme de L’Éléphant blanc, qui oscille entre fiction et recherche historique.

L’Éléphant blanc : Une aventure du colonel de Sallanches, ingénieur géographe au service de l’Empereur, Jacques Sudre (promo 85), L’Harmattan, 304 p., 26€


Claudine Helft : L’ombre et la vie

Dans cette étude à la fois biographique et thématique, l’auteur dresse le portrait de l’une des grandes poétesses françaises contemporaines. L’occasion également de revenir sur les époques qu’elle a traversées depuis la Seconde Guerre mondiale et sur la vie littéraire à laquelle elle participe activement – comme présidente du prix Louise Labé, secrétaire du prix Alain Bosquet ou encore membre du jury du prix Mallarmé.

Claudine Helft : L’ombre et la vie, Hervé-Pierre Lambert (promo 79), Éd. Glyphe, 400 p., 35 €


Et le siècle couler

Dans son douzième recueil de poèmes en prose, Yves Rajaud déploie les thématiques de l’amour, de la guerre et du mystère. En toile de fond, les métaphores aquatiques sont omniprésentes et symbolisent l’écoulement du temps.

Et le siècle couler, Yves Rajaud (promo 70), Le temps était si vif, 114 p., 24,15€


Réduire son empreinte plastique

Profitez de l’été pour lire utile, et pourquoi pas prendre de nouvelles habitudes, avec ce guide pratique écrit par la journaliste Hélène Seingier. À l’aide d’illustrations et de schémas, la journaliste explique les conséquences des plastiques, dont l’épineuse question du recyclage, puisqu'en France seuls 26% des emballages plastiques sont recyclés. Elle dévoile des moyens simples de changer nos habitudes de consommation, avec l’objectif de ne plus remplir les poubelles de déchets qui impacteront plusieurs générations futures.

Réduire son empreinte plastique, Hélène Seingier (promo 06), Éditions Ulmer, 126 p., 15,90€


Plutôt nourrir : L’appel d’une éleveuse

Après avoir travaillé dans un cabinet de conseil à Londres, Noémie Calais, diplômée de Sciences Po en 2014, décide de changer de vie et d’élever des cochons dans le Gers. Elle raconte ce virage à 180 degrés à Clément, un ancien camarade de promo. Au-delà de la thématique – mille fois rabâchée dans les médias – des changements professionnels radicaux, ce livre écrit à quatre mains creuse une réflexion sur les enjeux écologiques et éthiques de l’élevage en France, la place de la viande dans notre société... Une façon d’aborder ces questions de façon plus nuancée que les nombreuses polémiques alimentaires qui électrisent le débat public.

Plutôt nourrir : L’appel d’une éleveuse, Clément Osé (promo 13), Noémie Calais (promo 14) Tana Éditions, 256 p., 18,90 €


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