Être breton : une identité sans essentialisme
Il existe en Bretagne un sentiment évident d’être breton, volontiers proclamé, de fest-noz en fêtes maritimes. Une identité forte, assortie d’aspirations à perpétuer une culture singulière. Analyse d’un sentiment qui n’exclut pas l’ouverture au monde et l’attachement à la République.
Par Christine van Geen, à Rennes
Ar plou, c’est le village, en breton, d’où les nombreux toponymes qui en découlent : Plouzané, Ploubalay, Plougrescant, Ploubazlanec, Plouhinec, Plouër-sur-Rance et tant d’autres. Cette syllabe initiale répétitive, non comprise des citadins francophones, fournit à partir de 1880 la matière de l’épithète méprisante dont on affubla les milliers de Bretons issus de l’exode rural : « ploucs ».
De l’exode rural au nouvel âge d’or
« Fils de ploucs », c’est ainsi que se désigne lui-même l’auteur Jean Rohou¹ dans ses mémoires éponymes, « [ressuscitant] l’injure ² » : un procédé « nécessaire » car c’est, rappelle-t-il, « notre douloureuse étiquette ». Ploucs : rustres aux yeux des urbains, destinés aux tâches subalternes – notamment les femmes, servantes dans les maisons bourgeoises, comme le rappelle la figure de Bécassine, la sotte bonne bretonne dessinée sans bouche³.
Le nom de Bécassine n’a rien de riant pour nombre de Bretons et de Bretonnes. Ainsi Thierry Compain, documentariste, fait parler Hélène, Marie-Louise, Suzanne et Andrée dans Nous n’étions pas des Bécassines, en 2005 : ces témoins font partie des milliers de jeunes paysannes pauvres venues travailler à Paris, jusqu’aux années 1950 et 1960 – à chaque fois « une bouche de moins à nourrir ». Elles racontent leurs combats de femmes déracinées, racisées, travaillant 12 heures par jour. En 2018, lorsque Bruno Podalydès sort sa comédie Bécassine !, le traumatisme n’est pas encore apaisé en Bretagne. Des appels au boycott fleurissent. Auxquels on préfère, dans cette région d’ouverture peu friande de censure, la reprogrammation du documentaire de Thierry Compain, sur France 3 Bretagne.
Des ploucs. Pierre-Jakez Hélias raconte lui aussi dans ses mémoires familiales, Le Cheval d’orgueil ⁴, que « le plus fin des paysans » de son pays bigouden, considéré chez lui pour sa sagesse et sa culture, était immanquablement perçu comme un être mal dégrossi par le moins dégourdi des citadins, à cette époque d’exode de la paysannerie pauvre. Jean Le Bihan, historien à l’Université Rennes 2, interrogé par Émile, confirme : « Il y a une période très sombre en Bretagne, de la fin du XVIIe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale comprise. La Bretagne est à la traîne du développement économique national et la représentation des Bretons est méprisante. Cette représentation est intériorisée, dans une certaine mesure, par les Bretons de l’époque. »
Mais, explique le chercheur, « après la Seconde Guerre mondiale, débute un nouvel âge d’or de la Bretagne. Il y avait déjà eu une période de grande prospérité, du XVe au XVIIe siècle⁵. Le second âge d’or arrive à la faveur des Trente Glorieuses. Le plus révélateur, ce sont les indicateurs de performances culturelles, qui sont très en faveur de la Bretagne : la région passe en tête du nombre d’enfants qui entrent en sixième, par exemple. Elle devient cette région de bons élèves qu’elle est toujours, même si la tendance s’est un peu infléchie. L’économie devient prospère : il y a l’essor du tourisme ; l’agriculture se modernise ; l’industrie se décentralise. Arrive alors 1968, la gauche qui a le vent en poupe et le soutien aux minorités du monde. Tout ceci constitue le socle de la revalorisation subjective de l’identité. »
Une identité d’ouverture
1972 : Alan Stivell donne un spectacle à L’Olympia. Il chante en breton. Le concert, diffusé sur Europe 1, est écouté par sept millions d’auditeurs. L’événement, selon Jean Le Bihan « matérialise le renversement de la fierté bretonne ». Dans un article de Ouest-France consacré aux 50 ans du concert, Régis Delanoë confirme : c’est le jour où les « [Bretons] cessèrent d’avoir honte de leur culture⁶ ».
C’est en tout cas un symbole de la nouvelle identité bretonne. Alan Stivell incarne une identité à la fois ancrée dans un terreau ancien et totalement ouverte sur le présent et l’ailleurs. Celui que Dan Ar Braz et d’autres surnomment le « Bob Dylan breton » a rêvé d’une « fusion de la langue celtique et du rock⁷ ». Résolument tourné vers les musiques actuelles, le musicien est l’héritier du premier renouveau breton des années 1950-1960 où, jeune homme, il a pratiqué musiques et langue bretonnes, transmises par son père.
Michel Colleu, collecteur d’« oraculture », comme il aime à nommer la culture orale, cofondateur de Dastum, association de sauvegarde du patrimoine oral breton et membre de l’Office pour le patrimoine culturel immatériel (OPCI), explique qu’« Alan Stivell est nourri des bagadoù, nés dans les années 1950 ». Or le bagad, « c’est une invention qui est désormais une institution, mais qui n’a rien d’ancestral : on prend une formation écossaise, le pipe band, avec la cornemuse écossaise et des percussions, à quoi on rajoute une bombarde, qui est bretonne et n’a rien d’écossais ! ». Aucune posture puriste ici.
De même le fest-noz, « fête de nuit » en breton, est une invention. Rien d’ancestral : le premier est organisé en 1952 par Loeiz Ropars à Poullaouen, avec la fortune que l’on sait, puisque les festoù-noz remplissent aujourd’hui des stades de Brest à Paris, font danser en manif et amènent chaque année des milliers de jeunes au festival Yaouank – qui signifie « jeune » – de Rennes. On y trouve de la musique bretonne, celle sur laquelle se délassaient autrefois en dansant les travailleurs des champs, mais aussi des formations rock bretonnantes.
Le but du fest-noz, depuis l’origine, pour Loeiz Ropars, c’est de « partager la culture sans en faire un spectacle », explique Michel Colleu. « Le public visé est populaire et intergénérationnel ». Les festoù-noz sont gratuits et se dansent dans les salles municipales. On n’a pas besoin de « savoir les pas ». Il est d’usage d’ouvrir systématiquement le cercle pour les nouveaux arrivants, d’où qu’ils soient, et de leur montrer les danses. C’est par de telles pratiques, vivantes, inclusives et évolutives que les Bretons ont su, selon Michel Colleu, « éviter la folklorisation ».
La langue bretonne, la musique, la danse, pratiquées dans les festoù-noz, la gastronomie, des galettes-saucisses rennaises au kig ha farz léonard, le tatouage d’entrelacs celtiques, le port du kabig – la vareuse de pêcheurs – ou du pull marin, de la marinière rayée, l’amour, bien sûr, des paysages. Certains s’attachent à tout cela à la fois, à un seul ou à quelques-uns de ces éléments. D’autres encore à rien de ceci, tout en se disant, à l’évidence, bretons ou bretonnes. Il n’y a, en somme, aucun élément commun que l’on pourrait isoler et qui constitue le « même » de cette « identité ». Pour autant, elle existe.
Elle a la structure non pas d’une « essence » qui définit, enferme et exclut, mais d’un « jeu de langage », comme le philosophe Ludwig Wittgenstein nomme les pratiques qui supposent tout à la fois l’usage de mots, comme ici « être breton », et toujours aussi une « forme de vie » plurielle et inassignable.
Même ceux qui mettent en avant un élément auquel s’attache un certain militantisme, comme la langue bretonne, n’en font en rien le plus petit dénominateur commun obligé de la « bretonnité ». Ainsi Stéphanie Stoll, conseillère régionale en charge de la politique linguistique, soutient que « le breton est une spécificité de la culture bretonne. Cette langue est incomparable. Elle est différente de la langue française et elle est sur le territoire de la Bretagne. On pourrait penser que ça essentialise l’identité bretonne, mais ce serait un contresens. Si tu vois du breton, tu sais que tu es en Bretagne. “Hep Brezhoneg, Breizh ebet” : “sans breton pas de Bretagne”, dit-on : c’est un slogan et c’est juste. Stivell le chante. Mais ce serait réducteur d’en rester là. En effet, la majorité des Bretons ne parle plus breton. La volonté de se dire breton relève d’une combinaison de plein d’éléments : d’abord, la vitalité de la vie associative, la volonté de travailler ensemble, même si on est en désaccord – parce que c’est au nom de la Bretagne. » Les 80 558 associations actives dans la région y tissent un réseau dense et dynamique.
Identité et capacité à collaborer
Cette capacité à collaborer se voit également dans le réseau « Produit en Bretagne » : une « marque collective », explique Loïc Hénaff, actuel P.-D.G. de la marque du même nom⁸, qui a présidé pendant six ans, de 2016 à 2022, ce label. La marque rassemble 470 entreprises membres réparties sur les cinq départements bretons historiques. « Ces acteurs économiques et culturels travaillent ensemble. Ils proviennent de tous les secteurs d’activités : de l’agroalimentaire, bien sûr, mais aussi de la distribution, de l’industrie, des services, de la culture et du tourisme. »
Ils divergent nécessairement dans leurs intérêts, mais, souligne Loïc Hénaff, « on essaie de trouver nos points communs et c’est toujours le devenir de la Bretagne. Cette marque régionale est la plus ancienne et la plus élaborée en France, c’est aussi la plus grosse et la plus efficace. » Ce que confirme Vincent Peinturier, dirigeant de l’hypermarché Leclerc de Cleunay : « Le “Produit en Bretagne” est une identité forte, on le vend très bien : les Bretons surconsomment du breton ; c’est certain. »
Cette identité ouverte et joyeuse porte tout de même la marque d’une certaine prévalence « identitaire » des régions situées les plus à l’ouest de la région, au détriment du reste de la Bretagne. On pourrait croire, à voir par exemple l’importance d’un Alan Stivell pour toute la Bretagne, que la région entière est, au moins à l’origine, bretonnante.
Toute ? Non ! Bien au contraire. La paysannerie de l’est de la péninsule armoricaine ne parlait pas le breton, mais le gallo, un dialecte relevant des langues d’oïl. Ce territoire gallèsant est plus vaste que le territoire bretonnant. Pourtant, la culture et la langue gallèses font l’objet d’une moindre valorisation au sein de l’identité bretonne.
Cette hiérarchie en faveur de la Basse-Bretagne bretonnante s’explique par l’autre construction de l’identité bretonne. Si l’ancrage populaire de l’être-breton est né du retournement du stigmate de « plouc », parallèlement, s’est constituée une identité héritée de la volonté d’intellectuels « folkloristes », au sens où ils s’inscrivent dans l’influence de la philosophie herdérienne du « génie des peuples⁹ ».
Dans les années 1830, Théodore Hersart de La Villemarqué, originaire de Quimperlé dans le Finistère, entreprend de collecter la littérature orale bretonne : contes, chants et légendes. Il publie en 1837 le Barzaz-Breiz. C’est le premier ouvrage français issu d’une collecte de sources orales.
La Villemarqué recueille sa matière dans les régions les plus distinctes du reste de la France, celles où « l’identité » est la plus typée, la plus éloignée de la culture dominante : en Basse-Bretagne bretonnante et non en Haute-Bretagne¹⁰. Le Barzaz-Breiz sert de fondement identitaire au « mouvement breton » (emsaz), étendant à la Bretagne tout entière cette « identité » celtique.
C’est le siècle des travaux des frères Grimm ou ceux d’Elias Lönnrot, qui collecte des contes et légendes en Carélie, dont il tire le Kalevala. Cet ensemble est le point de départ d’une conscience nationale finnoise, qui s’est développée jusqu’à un sentiment national de masse, fondant in fine la lutte contre le pouvoir central russe et l’indépendance de l’État-nation finlandais.
Le Barzaz-Breiz n’a jamais eu la fortune politique et populaire du Kalevala. Le mouvement indépendantiste breton est entaché par un infamant rapprochement entre certains de ses membres et les nazis, qui leur donnent une tribune, notamment à Radio Rennes, pendant la guerre, et un pouvoir qu’ils exercèrent contre les Résistants en contribuant à des faits de torture. Il est par ailleurs toujours demeuré, en réalité, groupusculaire¹¹.
L’historien Jean Le Bihan explique ce fait par un attachement ancien de la Bretagne à la France : « Il y a d’abord l’ancienneté de l’intégration à la France, qui est forte dès le Moyen-Âge, avec un enrôlement des élites bretonnes au service de la monarchie absolutiste. Ensuite, au XIXe siècle, dans les pays où le mouvement romantique a débouché sur un vrai nationalisme de masse, l’entité centrale était autocratique. Le combat pour la nation s’y est identifié à un combat pour la liberté, par exemple en Europe centrale. Or, malgré les punitions vexantes données à l’école quand on parlait breton, l’État central français n’était pas l’empire russe. Il y a un projet centralisateur contraignant, mais les populations bretonnes s’y sont adaptées et y ont même vu des avantages socioéconomiques. »
Demeurent donc, à l’état de traces légères de cette construction intellectuelle jamais devenue sentiment national de masse, des stéréotypes qui perdurent. Ils sont à la fois perpétrés et combattus au sein de la littérature bretonne. Ainsi Le Cheval d’Orgueil, de Pierre-Jakez Hélias, narre la fin d’un microcosme bigouden fortement esthétisé, qui n’aurait guère changé de génération en génération jusqu’à l’époque moderne. Mais il sonne « faux » pour un Jean Rohou, lui aussi fils de paysans. C’est en réaction que ce dernier décide d’écrire son Fils de ploucs pour raconter sa Bretagne tendre, malicieuse, inscrite dans de permanentes évolutions.
Marchandisation par l’industrie touristique
Les clichés sont cependant efficaces. Triskells, coiffes bigoudènes… Cette imagerie est marchandisée par l’industrie touristique, qui en multiplie les versions gadgétisées, souvent avec un détournement humoristique, comme le fait la marque À l’aise Breizh.
Mais ils sont aussi utilisés par les institutions. Céline Chanas, directrice du Musée de Bretagne, à Rennes, explique : « Les stéréotypes font partie du marketing territorial. À Caen, ils ont les Vikings, les Normands : toutes les régions se servent d’une imagerie. Chez nous, les poncifs sur la Bretagne, ça permet d’entrer en discussion et ensuite, de déconstruire. La question est de savoir si cette approche est contreproductive. Si le public en sort enrichi ou non. Or l’étude des publics montre que ça marche bien. Ça accroche. Les clichés permettent l’humour sur soi, et il faut des émotions de ce type. »
« C’est eux les ploucs ! »
Au-delà des clichés, l’ancrage dans le plaisir d’être breton est vécu comme une force ouvrant au monde. Jean-Michel Le Boulanger¹², interrogé par Émile, énonce : « Je suis passionnément breton. Je suis passionnément français. Je suis passionnément européen. Je ne laisserai personne dire le contraire. On n’est pas fait que d’une identité, mais de toutes celles qui nous traversent. Les vents ne connaissent pas les frontières ! ».
De même, pour Stéphanie Stoll, « le breton, c’est comme Notre-Dame de Paris ou la baguette de pain », tous trésors français. Elle se félicite du vote de la loi Molac, qui entérine la protection des langues régionales¹³ : « C’est le patrimoine de la France. » Mais elle fustige la décision du Conseil constitutionnel de revenir sur l’enseignement en immersion des langues régionales. Le Conseil a retoqué également l’usage des signes diacritiques pour l’écriture des prénoms régionaux. Un petit Fañch, devenu fameux – ce prénom est très courant en Bretagne – a dû renoncer à son tilde¹⁴.
L’élue s’insurge contre l’incompréhension dont fait preuve cet être-breton, ouvert sur le monde, qu’elle défend : « C’est incroyable de penser que le breton en immersion ou le petit Fañch menacent l’unité républicaine ! ». Jean-Michel Le Boulanger conclut : « C’est leur vision de l’identité qui est étriquée. C’est eux les ploucs ! ».
1. Fils de ploucs. Le pays, les gens, la vie – Ar vro, ãn dud, ar vuez (Éditions Ouest-France, 2011).
2. Id., p. 16.
3. Bécassine est une création de la scénariste Jacqueline Rivière et du dessinateur Émile-Joseph-Porphyre Pinchon. Elle apparaît pour la première fois dans l’hebdomadaire pour jeunes filles La Semaine de Suzette, le 2 février 1905.
4. (Terre Humaine, Plon, 1975). Cet ouvrage marquant de la culture bretonne circule à deux millions d’exemplaires dans le monde et a fait l’objet d’adaptations au cinéma et en bande dessinée.
5. L’Âge d’or de la Bretagne – 1532-1675, Alain Croix (Éditions Ouest-France, 1993).
6. Édition numérique de Ouest-France, repris à Bretons, le 6 mars 2022.
7. Propos recueillis par Steven Le Roy dans Le Télégramme, le 25 février 2022.
8. Le produit phare de la marque est un pâté de porc en boîte de conserve, produit à Pouldreuzic, dans le Finistère, depuis quatre générations.
9. Cf. Une autre philosophie de l’histoire, de Johann Gottfried von Herder (Aubier, 1964 – paru en allemand en 1774).
10. « J’ai parcouru en tous sens, pendant bien des années, les parties de la Basse-Bretagne les plus riches en vieux souvenirs, passant de Cornouaille en Léon, de Tréguier en Goélo et en Vannes », Barzaz-Breiz, préface de l’auteur à l’édition de 1883.
11. Même groupusculaire, il s’est illustré par des actions à forte visibilité. La plus célèbre est l’explosion de la statue d’Anne de Bretagne agenouillée devant le roi de France, le 7 août 1932. Le dernier épisode d’action armée a eu lieu en 2000 : une explosion dans un McDonald’s de la région de Dinard, organisée par un mouvement autonomiste breton, a tué une employée. Cet homicide involontaire a mis fin aux actions armées autonomistes bretonnes. Actuellement, des groupuscules bretons xénophobes d’extrême droite renouent avec la violence. L’incendie de la maison du maire de Saint-Brevin-les-Pins, en mars 2023, pour lutter contre l’installation de migrants illustre ce virage. Cette violence relève peu de l’autonomie bretonne. De tels groupuscules se rallient notamment au parti Reconquête d’Éric Zemmour.
12. Auteur, historien et géographe, directeur du festival Étonnants Voyageurs, vice-président à la culture au conseil régional de 2017 à 2021, il a notamment écrit Être breton ? (Palantines, 2012).
13. Loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion.
14. Conseil constitutionnel : Commentaire de la Décision n° 2021-818 DC du 21 mai 2021.
Cet article a été initialement publié dans le numéro 28 d’Émile, paru en juin 2023.