Selectra à l’assaut du marché mondial de l’énergie

Rencontre avec Xavier Pinon (promo 09), cofondateur du comparateur de fournisseurs d’énergie Selectra. La start-up « made in Sciences Po » vient de lancer une offre à destination des Alumni de l’institution. 

En quoi votre parcours à Sciences Po, notamment le passage par son incubateur, a-t-il façonné la vision et le développement de votre start-up ?

Sciences Po est une école de la structuration de l’esprit ! En découpant avec rigueur de grands problèmes en petits, on acquiert une méthode analytique qui permet de construire de beaux édifices de tous types, y compris des entreprises. On y apprend également à questionner l’existant. Cette tournure d’esprit est déterminante pour provoquer l’innovation. Enfin, l’incubateur a su attirer notre attention sur l’entrepreneuriat comme débouché en tant qu’étudiants, nous héberger, et nous proposer un cadre stimulant.

Depuis sa création, Selectra est passée de jeune start-up à entreprise internationale de plus de 2 000 employés. Quels ont été les moments clés de cette évolution ?

Nous avons eu la chance d’avoir un développement assez linéaire depuis la création, en 2007, lorsque nous étions, mon associé Aurian de Maupeou et moi, deux étudiants de 19 et 20 ans.

Parmi les moments clés : le lancement à l’international, en Espagne, en 2013, qui constitue la plus grosse partie de notre activité à l’étranger. À plusieurs reprises, nous avons pu négocier des prix de groupe pour l’énergie à destination de communautés, sur le modèle de l’opération en cours pour les Alumni de Sciences Po. L’opération menée avec l’assureur mutualiste MACIF, en 2020, ou l’achat groupé d’énergie verte menée en 2021 avec le WWF France a donné une nouvelle dimension à cette activité.

En 2024, notre grande actualité est la création du Selectra Score : une note de A à E attribuée à chaque offre de fourniture d’énergie, d’Internet ou d’assurances du marché, sur la base de critères prix (50 %) et qualité (50 %). Un coup d’œil suffit désormais pour savoir si son offre actuelle est compétitive ou si une offre vue dans une publicité vaut la peine d’être souscrite !

Crise climatique, crise des ressources causée par la guerre en Ukraine… Quel regard portez-vous sur l’évolution récente des marchés de l’énergie en France et en Europe ?

L’Europe a su trouver des stratégies d’approvisionnement alternatives au gaz russe. Le sujet ukrainien a fait oublier que la crise des marchés de l’énergie était surtout due à un taux de disponibilité très faible des centrales nucléaires françaises, en raison de problèmes techniques (corrosion sous contrainte) et organisationnels (maintenance décalée pendant le Covid). Les Français n’ont pas pris conscience que le coût de ces problèmes pour le pays était affolant, d’un ordre de grandeur similaire à celui de la crise sanitaire, creusant encore la dette publique française. 

Si la production nucléaire est remontée, les taux de disponibilité demeurent trop faibles par rapport aux autres pays. Sur le fond, rien n’est réglé : le vieillissement des centrales rend la France, son économie et ses finances publiques vulnérables au moindre problème technique découvert sur un circuit secondaire de centrale ! Le temps du nucléaire s’acclimate mal des « stop and go » politiques. Il nécessite un consensus politique large pour s’épanouir dans le temps long.

Comment cela impacte-t-il votre activité de comparateur de prix ?

La crise des marchés de l’énergie a été une catastrophe pour notre activité française. À titre d’exemple, un fournisseur d’énergie nous indiquait, à la fin de l’été 2022, que pour chaque nouveau client gagné, il perdrait de façon certaine au moins 2 000 euros uniquement sur la période de l’hiver 2022-2023. Dans ces conditions, tous les fournisseurs refusaient les nouveaux clients et nous n’avions plus de solution à proposer. 

Grâce à la diversification internationale et sectorielle de notre activité, nous avons survécu à cette crise et en avons profité pour racheter notre concurrent Jechange.fr à la barre du tribunal de commerce.

Pouvez-vous présenter les points forts de l’offre Selectra x Sciences Po Alumni ?

Les fournisseurs d’énergie apprécient le fait de compter des Alumni de Sciences Po parmi leurs clients : la prépondérance de CSP+ les rend optimistes sur le taux d’impayés, un problème massif pour eux. Il n’a donc pas été très difficile de négocier une belle offre avec Alpiq afin d’aider chaque diplômé à réduire ses factures. Il y a trois avantages. Le premier est le prix du kWh, qui présente une remise de 27 % HT par rapport aux tarifs réglementés d’EDF. Le second est la garantie que ce prix restera fixe jusqu’au 31 décembre 2025. Le troisième est que le fournisseur Alpiq, numéro deux de l’électricité en Suisse, est un acteur reconnu pour son sérieux, disposant par exemple d’un service client basé en France. 

Pour en savoir plus sur l’offre spéciale Alumni de Sciences Po, c’est ici.
Elle est disponible à la souscription au : 01 86 26 90 35.