Portrait - Maëlle Gélin, avec Montebourg contre la ligne Valls-Hollande
Secrétaire de la section PS de Sciences Po, Maëlle Gélin a choisi de soutenir Arnaud Montebourg pour la primaire de la gauche. Cette étudiante en master d’histoire s’intéresse depuis longtemps à la politique. Portée par une envie d’alternance pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, elle s’engage au parti socialiste à l’âge de 16 ans, dans le département de la Sarthe où elle réside, et milite en faveur de Martine Aubry lors de la primaire de 2011. Puis, à son arrivée à Paris, elle se tourne vers le MJS avant de rejoindre la section PS de Sciences Po. À la rentrée 2016, Maëlle est élue secrétaire de section.
Son soutien à Arnaud Montebourg n’a pas été immédiatement une évidence. « Très tôt, j’ai été déçue par la politique de François Hollande à la tête de l’État, mais sans pour autant voir ce qui pouvait émerger comme alternative », explique la jeune femme de 21 ans. « Finalement quand la candidature d’Arnaud Montebourg a commencé à se dessiner, je m’y suis intéressée. » Après avoir participé à plusieurs réunions, elle est convaincue qu’il est « l’alternative la plus crédible au camp Valls-Hollande » et celui qui défend le mieux « la ligne anti-austérité au PS ». Ce qu’elle apprécie dans son discours ? « La question de la VIe République et la refonte du Sénat avec 100 sénateurs tirés au sort parmi les citoyens. Un moyen de réintéresser les gens à la politique », assure-t-elle. « Il développe aussi des idées nouvelles sur l’Europe, avec la volonté de la reconstruire en faisant un pacte avec les pays du Sud, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce… » Elle est également séduite par le « volontarisme politique » d’Arnaud Montebourg en faveur de l’industrie et de l’économie. Et apprécie l’idée d’un certain protectionnisme, accompagné d’un changement des modes de consommation, où le local aurait la priorité.
Pendant la campagne, Maëlle milite sur le terrain, en tractant aux côtés des « Jeunes avec Arnaud », mais travaille aussi à l’élaboration du programme. « Les idées viennent d’une dynamique participative à travers des ateliers, des rencontres… Mon rôle, avec d’autres, est de mettre tout cela en forme, d’ordonner, de réécrire, pour traduire ces participations citoyennes en un projet politique cohérent », détaille-t-elle. Malgré son amour pour le militantisme et son vif intérêt pour la politique, la jeune étudiante en histoire ne se dirige pas vers une carrière politique. « Professionnellement, je me destine à l’enseignement. En revanche, je pense que je serai toujours militante, j’ai déjà essayé d’arrêter, mais je n’y arrive pas! » Le résultat de la primaire pourrait toutefois freiner son enthousiasme : « Si la ligne Valls-Hollande gagne, je ne suis pas certaine de rester », confie-t-elle. « Pourtant, il existe encore des gens de gauche au PS, si ils baissent les bras, ce sera la mort du socialisme et la victoire d’une espèce de social-libéralisme qui ne marche pas et ne marchera jamais. »