La Région Grand Est au cœur des transitions

La Région Grand Est au cœur des transitions

[En partenariat avec la Région Grand Est]

Si les régions ont des compétences variées, les enjeux sociétaux qui les attendent sont de taille. Nicolas Pernot (promo 83) explique ceux de la Région Grand Est dont il est le directeur général des services. 


Région Grand Est - Les chiffres clés

  • 5 550 389 habitants en 2020

  • 57 44120 km2 dont 80 % dédiés à l’agriculture et à la forêt

  • 3 milliards de budget annuel

  • 6,7 % du PIB français

  • 7 600 agents


Nicolas Pernot, directeur général des services de la Région Grand Est. (Crédits : DR)

Nicolas Pernot, directeur général des services de la Région Grand Est. (Crédits : DR)

L’administration d’une région demande des expertises diverses. Expliquez-nous.

Les mobilités, la formation, le développement économique, l'aménagement du territoire, la transition énergétique… La région exerce une grande variété de politiques publiques. Elle intervient dans toutes les grandes mutations de notre société, qu’il s’agisse des territoires, des mobilités ou du tissu économique. Nos métiers ont donc eux aussi évolué. Nous recherchons des compétences en marketing territorial, en management, dans le digital et l’intelligence artificielle. Les transformations qui existent dans l’entreprise sont aussi celles de l’administration. Travailler pour les collectivités permet de combiner des métiers au cœur des grandes transitions sociétales avec un objectif d’intérêt général qui donne du sens.

30% de la population a moins de 25 ans. Comment préparez-vous l’avenir ?

La formation est l’ADN des régions ! Pour celle du Grand Est, le spectre est large puisqu’il s’étend du lycée jusqu’à la formation professionnelle. De nombreuses initiatives ont été mises en place comme celle du « Lycée 4.0 » qui a permis à tous les lycéens de disposer d’un ordinateur et à la région Grand Est d’être pionnière dans cette action. Cette transition a eu des impacts sur l’évolution de la pédagogie, plus moderne et en phase avec l’insertion professionnelle. Concernant l’orientation – une responsabilité récente des régions (2018) –, notre volonté est de développer de plus en plus d’initiatives favorisant les perspectives et l’insertion professionnelles. C’est le cas des parcours d’« Acquisition des Compétences en Entreprises », qui ont permis d’accompagner plus de 2 000 jeunes dans une première expérience, ou encore de notre politique de valorisation des formations dans les secteurs stratégiques (auto, énergie, agroalimentaire, etc.).

Parlez-nous de la politique environnementale de la région ?

Le sujet y résonne depuis longtemps, que ce soit à travers les forêts, l’eau – le Grand Est étant le réservoir du pays – ou encore l’énergie éolienne. La politique environnementale y est donc très ambitieuse. L’un des grands enjeux est de faire du Grand Est l’un des leaders européens de la bioéconomie. Nous sommes d’ailleurs la première région productrice de biocarburant durable [carburant de substitution obtenu à partir de biomasse (matière première d’origine végétale, animale ou issue de déchets), NDLR]. Concernant les énergies renouvelables, la généralisation de panneaux photovoltaïques sera mise en place dans nos lycées. D’ici 2027, dix réserves naturelles seront créées. Un grand plan autour de la biodiversité a également vu le jour afin de préserver la richesse faunistique et floristique de la région. Toutes ces actions se sont progressivement déployées au cours de l’élaboration du SRADDET (Schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires), le schéma prescriptif qui fixe les objectifs de « décarbonation ».

Comment amorcer la relance économique ?

Pendant la crise du Covid-19, nous avons voulu tout de suite associer l’ensemble des acteurs économiques – environ 600 personnes – dans une réflexion sur l’opportunité de faire évoluer le tissu économique. Baptisée « Business Act Grand Est », cette démarche a permis l’élaboration d’une centaine de propositions de relances (digitalisation des entreprises, transformation du tourisme, etc.). Des fonds d’investissement pour accompagner les entreprises ont été créés. Tout comme des prêts participatifs, des obligations remboursables, etc. Sur cinq ans, 1,3 milliard d’euros va être mobilisé.  

Ce que vous retiendrez de Sciences Po ?

La formidable ouverture sur l’époque grâce à des enseignants de grand talent qui sont restés, encore aujourd’hui, des références. Avec le recul, on se dit qu’il faut profiter de ces années « d’intelligence concentrée ». Sciences Po est aussi le lieu de l’apprentissage de l’engagement, celui pour moi d’une carrière au service des collectivités. J’ai retrouvé cette grande école lorsque j’étais directeur général des services du Havre (2007-2013) et que nous avons œuvré conjointement pour l’installation d’un campus dans cette ville de la Normandie. Un très beau projet !  

Publi-reportage initialement publié dans la rubrique “Trajectoires” du numéro 22 d’Émile, paru en juillet 2021.



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