Thema RH : Le bon mix entre culture d’entreprise et soft skills
[En partenariat avec Thema RH]
À l’aune d’une reprise économique post-Covid, faire les bons choix de recrutement peut changer la donne ! Jean-Jacques Robinet en a fait sa spécialité. Entretien sur les avantages de faire appel à un expert.
Vous définiriez-vous comme un chasseur de tête ?
Absolument. Mon métier est de réaliser des recrutements stratégiques pour mes clients, cibler les candidats, les accompagner tout au long du process, de la présentation client au suivi de leur intégration. C’est le propre du cabinet que j’ai monté en 2010. Mon point fort est le recrutement de cadres dirigeants qui constitue un tiers de mon portefeuille. L’approche est rodée mais spécifique pour chaque mission. Je m’appuie sur une chargée de recherche et sur des bases de données puissantes. Il faut ensuite convaincre les candidats de leur intérêt pour une « évolution », trouver les bons arguments. Qu’ont-ils à gagner à changer ? Enfin, les mener sur le chemin de la réussite. Dans ce métier, le réseau est essentiel. Mes secteurs de prédilection sont dans le domaine de la gouvernance mutualiste et associative. Exemple : le réseau Cerfrance, un acteur référent du conseil et de l’expertise comptable, fort de 13 000 personnes et 60 entreprises, est un client de longue date. Le secteur de l’agroalimentaire et le monde de la coopération agricole en font également partie. Cela représente environ deux tiers de mes clients.
Des exemples de recrutement ?
J’ai dernièrement recruté un DG pour une grosse association (450 personnes) dans le domaine médico-social, le DG de Panzani et plus récemment une jeune dirigeante de 39 ans, pour la mutuelle Garance. Je travaille aussi sur des postes de comités de direction, telles que les fonctions RH, commerciales ou industrielles.
En quoi Thema RH peut-il être utile ? Et quelles sont vos méthodes pour trouver le candidat idéal ?
Le management assessment est le nerf de la guerre. Comprenez l’évaluation des compétences « comportementales » de l’individu, nécessaires à un recrutement. Mon expérience m’a montré à quel point bien évaluer les « soft skills » était primordial. Savoir détecter la capacité à voir plus loin, appréhender le leadership, l’agilité intellectuelle, c’est au final ce qui va faire la différence. On teste alors les candidats de différentes façons, l’une d’elles consiste à les confronter à des mises en situation professionnelles concrètes pour voir comment ils réagissent. Plus on progresse dans la hiérarchie, plus ces soft skills sont critiques. Gérer la complexité et ses incertitudes, savoir « décadrer », penser en dehors des schémas habituels, sont devenus dans la période actuelle des enjeux clés pour nos clients, donc pour les candidats. Mais ce qui me guide avant tout, c’est la simplicité et l’authenticité du candidat. C’est ce que je retiens au final. S’il a ça, plus tout le reste, alors c’est un numéro gagnant !
Quels sont les conseils que vous pourriez adresser à des étudiants de Sciences Po en recherche d’emploi ? Et aux futurs employeurs ?
Pour les premiers : d’être en capacité d’exprimer un projet, de réfléchir à la culture d’entreprise qui leur correspond, d’être curieux. Pour les futurs employeurs, il est évident qu’ils ont à concilier des impératifs d’exigences liés à leur métier et des attentes fortes de bien-être au travail, tendance de fond, bien illustrée par la démarche « Great Place To Work » qui en dit long sur ce qu’il faut changer en profondeur.
Que reste-il de votre formation à Sciences Po ?
J’ai eu la chance, comme de nombreux étudiants, de suivre l’enseignement d’un homme exceptionnel et d’un grand sociologue, Renaud Sainsaulieu, promoteur en France des concepts d’identité professionnelle et de culture d’entreprise… deux marqueurs essentiels dans mon métier de chasseur de tête.
Publi-reportage initialement publié dans la rubrique “Trajectoires” du numéro 22 d’Émile, paru en juillet 2021.