Les livres politiques de juin 2024

Les livres politiques de juin 2024

Tous les mois, Émile vous propose de découvrir une série de livres abordant des questions politiques sous différents angles. Au programme du mois de juin : un essai sur la place de la France à l’international, une biographie du chef de la Gestapo qui éclaire les logiques de banalisation du mal et d’endoctrinement propres au totalitarisme, et enfin, un conte satirique sur la concentration des médias. 

Par Maïna Marjany et Alexandre Thuet Balaguer

Le bal des illusions : Ce que la France croit, ce que le monde voit

Que reste-il de cette « certaine idée de la France » que prônait le Général de Gaulle sur la scène internationale ? Selon Richard Werly et François d’Alançon, notre diplomatie « doit être en phrase avec ses moyens et ses intérêts » : ceux d’une puissance moyenne. Le déclassement économique de la France sur la scène internationale ne lui permet pas de peser face aux géants (Chine, Etats-Unis) et encore moins face aux organisations supranationales (BRICS +).

Pourtant, l’écho de la voix française résonne toujours. L’aboutissement des Accords de Paris de la COP 21 ou encore les Forums annuels de la Paix témoignent d’une parole qui demeure attendue et respectée.

Au travers du prisme de diplomates et de géopolitologues étrangers, l’enquête des deux journalistes cherche à situer une place objective de notre pays dans le jeu des grandes puissances, en dessinant les perspectives d’un sursaut.

LES AUTEURS

Richard Werly (promo 87) est un grand reporter, journaliste et essayiste, qui a été correspondant en Asie et en Europe pour des médias français et suisse, comme Libération, La Vie ou encore la RTS. Il travaille actuellement pour le quotidien Blick sur les questions politiques et internationales.

François d'Alançon (promo 76) est aussi grand reporter, spécialiste des questions internationales, auditeur de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et ancien chef du service Étranger de La Croix.

Richard Werly et François d'Alançon, Le bal des illusions. Ce que la France croit : ce que le monde voit, Grasset, 340 pages, 22€


Heinrich Müller : L'implacable chef de la Gestapo

En ce 1er mai 1945, le Führerbunker, dans lequel Adolf Hitler et son épouse Eva Braun se sont suicidés la veille, n’est plus peuplé que des derniers fidèles. Parmi eux, Heinrich Müller, surnommé « Gestapo Müller » par ses pairs pour son action à la tête de la police politique nazie. Quelques heures plus tard, il disparaît, laissant son ombre planer sur les interrogations d’une Allemagne en reconstruction.

Celui qui s’était bâti une carrière au sommet du IIIe Reich n’était pourtant pas un convaincu de la première heure, loin de là. Ses premiers faits d’armes remarqués, sous la République de Weimar, suivaient la politique de répression du nazisme alors à l’œuvre. Jamais, il n’exprimera une profonde adhésion aux valeurs national-socialistes. Pourtant, il demeure jusqu’au bout un des rouages les plus importants de sa marche dictatoriale, en charge, entre autres, de l’application de la Shoah par balles en Europe de l’Est et de la lutte contre l’opposition interne.

Dans cette biographie étayée, Philippe Vallode esquisse les contradictions d’un homme puissant, en éclairant, par là même, les logiques de banalisation du mal et d’endoctrinement propres au totalitarisme.

L’AUTEUR

Philippe Valode (promo 68) commence sa carrière dans la finance, avant de s’orienter vers le monde de la presse. Il dirige ensuite plusieurs maisons d’édition, fonde la revue Actualités de l’Histoire et se consacre désormais à l’écriture de livres historiques, en particulier sur la période 1940-1945 et sur l’Égypte antique. Il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages dont Hitler et les sociétés secrètes (éditions Nouveau Monde, 2019) ou encore Le livre noir de la collaboration (aux Editions Acropole, 2013).

Philippe Valode, Heinrich Müller : L’implacable chef de la Gestapo, Éditions du Rocher, 208 pages, 18 €


Histoire d’un ogre

Ce conte voltairien met en scène un grand patron prédateur qui s’approprie les médias et les maisons d’édition. Un « ogre » qui n’est jamais expressément nommé, mais qu’Érik Orsenna assimile très clairement à Vincent Bolloré, à la tête d’un empire économique et médiatique, et dont l’appétit est sans limite. 

Lors de sa sortie au printemps 2023, le dernier ouvrage de l’Académicien avait été très remarqué. Une partie de la critique s’en est délecté, tandis que d’autres sont restés « sur leur faim » !

Hasard du calendrier ? Sa sortie en poche, ce 20 juin, coïncide avec un moment-clé de l’histoire politique française, dans lequel l’empire Bolloré joue un rôle important. L’occasion de (re)lire ce conte qui pourrait bien ne pas aboutir à un « Happy end ».

L’AUTEUR

Conseiller ministériel puis conseiller culturel auprès du président François Mitterrand, Erik Orsenna (promo 68) devient ensuite maître des requêtes au Conseil d’État en 1985. En parallèle, il écrit plusieurs romans et obtient notamment le prix Goncourt en 1988 pour L'Exposition coloniale. Il est élu à l'Académie française le 28 mai 1998. 

Érik Orsenna, Histoire d’un ogre, Folio, 192 pages, 7, 40 €



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