Guilhaume Jean : "Le mentorat, respiration salutaire dans une carrière"

Guilhaume Jean : "Le mentorat, respiration salutaire dans une carrière"

Ces dernières années, de plus en plus d’anciens de Sciences Po ont exprimé le besoin de se retrouver pour partager leurs expériences professionnelles. En septembre 2023, Sciences Po Alumni a lancé un nouveau service de mentorat à destination de ses adhérents. Guilhaume Jean (promo 18), directeur Corporate & Public affairs de l’agence JIN, maître de conférences à Sciences Po et administrateur de Sciences Po Alumni, nous en explique les contours en tant que pilote de ce programme. 

Propos recueillis par Maïna Marjany (promo 14)

Pourquoi avez-vous choisi de créer ce programme de mentorat ?

Guilhaume Jean, l’un des pilotes du programme de mentorat de Sciences Po Alumni. (Crédits : Elisabetta Lamanuzzi/Émile)

Le mentorat a cela d’essentiel dans une carrière qu’il est un temps précieux de respiration, de réflexion critique et de soutien pour son développement professionnel. Il s’agit moins de fournir des solutions toutes faites que de guider les individus à interroger leurs perspectives. Je suis convaincu que l’apport de repères permis par le mentorat devient d’autant plus crucial face au caractère de plus en plus volatil de nos environnements professionnels. Près des deux tiers des métiers de 2030 n’existent pas encore, sans mentionner l’impact de l’IA générative ou encore l’incertitude sur le marché des cadres…

C’est pourquoi nous avons lancé une nouvelle offre de mentorat destinée aux adhérents de l’association, au cœur de nos valeurs de partage et de bienveillance. Je salue l’engagement de mes camarades Florence Dumez, Brigitte Rischard et Maxime Prunier, qui ont rejoint dès le début ce projet pour animer ensemble ce collectif du mentorat !

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement des sessions de mentorat ?

Les candidats mentors et mentorés s’inscrivent en ligne, nous les rencontrons tous en visio, puis nous opérons un matching pour constituer les binômes mentor/mentoré sur la base de leurs profils et de leurs attentes. 

Nous organisons ensuite une master class sur les bonnes pratiques, puis chaque binôme se rencontre. Une session dure cinq mois et nous conseillons un entretien par mois entre le mentor et le mentoré. Plutôt que de recourir à des logiciels d’automatisation, nous avons tenu à conserver une dimension humaine dans la rencontre des candidats et la connexion des binômes, afin d’intégrer les profils et les attentes de chaque participant et tenter ainsi le matching le plus opportun.

Quel est le profil des mentors et des mentorés qui ont participé aux deux premières sessions ? 

Les deux premières sessions ont démontré une diversité remarquable de profils et d’attentes. Du côté des mentors, le souci de donner en retour à la communauté de leur Alma mater les anime, avec le partage de leurs expériences à l’appui pour aider ceux qui suivent leurs pas. 

Quant aux mentorés, nous avons accueilli aussi bien des jeunes diplômés cherchant à faire leurs premiers pas dans le monde professionnel que des cadres désireux de se préparer à des (futurs) postes de direction, ainsi que des professionnels d’une quarantaine/cinquantaine d’années en transition professionnelle (du public vers le privé ou de la France vers l’étranger) ou en reconversion vers l’entrepreneuriat. 

Je note que cette diversité d’âge des mentorés confirme bien que « l’apprentissage tout au long de la vie » est désormais une réalité bien ancrée dans les parcours professionnels ! Tous les diplômés de Sciences Po, à jour de cotisation à l’association, peuvent participer à ce programme. 

Deux sessions de mentorat ont déjà été lancées. Pouvez-vous en dresser un premier bilan ?

Il est extrêmement positif. Pour chacune des deux premières sessions que nous avons lancé, nous avons reçu 200 candidatures de mentors et mentorés, tant pour la première session que pour la seconde, et avons constitué une cinquantaine de binômes pour chacune d’entre elles tant pour la première session que pour la seconde. 

Les retours d’expériences sont aussi très encourageants : les mentorés atteignent souvent leurs objectifs et mettent le doigt sur de nouveaux enjeux dont ils n’avaient jusqu’ici pas conscience. De même, bon nombre de mentors nous ont aussi indiqué avoir travaillé des compétences inédites, comme le développement de l’écoute active ou de l’empathie ; des soft skills majeures pour le développement de son leadership en équipe ! 



Mentorat : "Prendre le temps de s’écouter sans juger"

Mentorat : "Prendre le temps de s’écouter sans juger"

30 nouvelles pour éclairer notre temps

30 nouvelles pour éclairer notre temps