En attendant mai - Opération mains propres à l'Assemblée
La moralisation de la vie politique est au menu de la chronique hebdomadaire de Jason Wiels, journaliste à LCP.
En politique comme ailleurs, il existe parfois de drôles de coïncidences. Prenez ce mercredi 25 janvier. Pendant que les kiosques se faisaient l'écho de ce qu'il faut bien appeler l'affaire Penelope Fillon, la commission des lois de l'Assemblée nationale a adopté une série de mesures pour... moraliser la vie politique. Que prévoient ces différentes propositions de loi, toutes défendues par des femmes ?
1) Étendre les déclarations d'intérêts aux membres du Conseil constitutionnel. Rien que de très normal, puisque les élus comme les magistrats doivent déjà se plier à ces règles.
2) Mieux encadrer les dépôts de candidature aux élections pour s'assurer du consentement des personnes inscrites, notamment lors des scrutins de liste. Ainsi, lors des municipales de 2014, certaines listes Front National comportaient près d'un tiers d'inscrits "malgré eux". Une simple signature suffisait pour faire acte de candidature, et les détournements étaient faciles. Le texte prévoit donc l'obligation pour chaque candidat de produire la copie d'une pièce d'identité et de signer noir sur blanc qu'il consent à se présenter.
3) Interdire à toutes personnes condamnées pour une infraction grave de se présenter à une élection, locale ou nationale. Cette exigence d'un casier judiciaire vierge existe déjà pour plus de 400 métiers, comme fonctionnaire, pompier ou certaines professions réglementées. Une anomalie à laquelle la rapporteure compte bien remédier, alors que les Français pensent qu'une telle limite existe déjà en politique...
Le hic, c'est que ces propositions de loi ont très peu de chance d'être votées définitivement avant la fin des travaux parlementaires, fin février. Comme le dit le proverbe : "Moralisons, moralisons, il en restera toujours quelques chose..."