Olivier Faure : "Quand le PS s'effondre, c'est toute la gauche qui s'efface"
Olivier Faure, Député de Seine-et-Marne et président du groupe nouvelle gauche à l'Assemblée nationale, n'est pas un novice en politique, loin de là. Il semble pourtant incarner une forme de renouveau, entouré et soutenu par la nouvelle génération socialiste (Matthias Fekl, Boris Vallaud, Valérie Rabault…) Rencontre avec celui que les observateurs aguerris du parti socialiste donne favori du prochain scrutin.
Le PS est actuellement en difficulté tant sur le plan politique que sur le plan militant. Quels sont vos projets pour regagner la confiance des électeurs et des militants si vous êtes élu ?
Commencer par tirer les leçons de l'échec. Quand on fait 6% on se remet radicalement en question. Et on change tout ! Les comportements, l'organisation, les équipes, le projet.
Notre renaissance prendra du temps et ce temps doit être consacré à un travail laborieux. Sur chaque grand sujet, écouter, consulter, puis soumettre au vote des militants et sympathisants des textes avec des scenarii qui ont fait l'objet d'évaluations préalables.
Nous allons redevenir le lieu où peut se penser la transformation sociale. Le lieu de l'ébullition intellectuelle. Nous devons surprendre. Nous allons surprendre.
Quel avenir a pour vous le PS ? Pensez-vous qu'il regagnera un jour la place politique centrale qu’il occupait sur l’échiquier politique jusqu'à l’élection d’Emmanuel Macron ?
Nous n'avons pas été remplacés ni par une gauche radicale qui n'est pas de gouvernement ni par ce gouvernement qui lui n'est pas de gauche. Les Français ont besoin d'une gauche qui agit. C'est notre responsabilité. Quand le PS s'effondre c'est toute la gauche qui s'efface.
Il faut cette force centrale sans laquelle la gauche n'est que protestation et témoignage.
Quel regard portez-vous sur la politique menée par le Gouvernement d'Emmanuel Macron ?
On nous dit qu'il marche sur ses deux jambes. En ce qui concerne la droite, il n'y a pas de souci, elle est hypertrophiée. Si la gauche existe, c'est une jambe de bois.
Pensez-vous que le PS joue véritablement son rôle, aujourd'hui, de parti d’opposition ?
Le PS vient de connaître une défaite historique. Il est normal que les Français, après nous avoir sanctionnés aussi clairement n'aient pas dès à présent l'envie de nous entendre. Il faut du temps après les ruptures. Et il faut que nous leur montrions que nous avons changé.
Qu’est-ce qui différencie votre candidature de celles des autres candidats à la tête du PS ?
La cohérence. Le même comportement dans la majorité hier et dans l'opposition aujourd'hui. J'ai été à chaque fois porteur de solutions qui n'ont pas été entendues par le gouvernement de l'époque, sur la déchéance de nationalité ou la loi travail. Si on m'avait écouté, la majorité ne se serait pas fracassée la dernière année et la fin du quinquennat en aurait été changée. Ca aurait ensuite été une toute autre histoire...